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Préparer sa mort est-il un devoir de parent ?

Pour la newsletter « Darons Daronnes », Clara Georges s’interroge sur la nécessité d’élaborer ses directives anticipées et d’exprimer clairement ses souhaits, afin d’épargner à ses enfants d’être confrontés à des choix difficiles.

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Publié le 14 juin 2024 à 17h00

Temps de Lecture 7 min.

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Ce billet est extrait de la newsletter hebdomadaire « Darons Daronnes » sur la parentalité, envoyée tous les mercredis à 18 heures. Pour la recevoir, vous pouvez vous inscrire gratuitement ici.

Au sommet du Monte Rivi, sur l’île de Salina, au large de la Sicile,​ en 2016.

Je dîne régulièrement avec un groupe de vieilles copines, toutes quadras comme moi. La dernière fois, on a commencé par une mise en jambes assez inhabituelle : l’une a parlé de sa hernie, une autre, de sa première mammographie, la troisième, de son opération des varices, et la quatrième, de sa sinusite sans fin. Une vraie conversation de daronnes.

Cela m’a rappelé un week-end où nous étions parties ensemble. Pendant un jogging (pas de hernie à l’époque), on en était venues à parler des directives anticipées, et j’avais découvert qu’elles avaient presque toutes écrit les leurs. Moi, je n’étais même pas au clair sur ce dont on parlait. Les directives anticipées, c’est une déclaration écrite dans laquelle on précise nos souhaits pour notre fin de vie, dans l’hypothèse où l’on ne serait plus en état d’exprimer notre volonté : on peut choisir de poursuivre, de limiter, d’arrêter ou de refuser des traitements ou des actes. On confie ce document à nos proches et, par exemple, à notre médecin traitant.

Deux ans après, je ne l’ai toujours pas fait. C’est un peu comme les testaments que l’on est censé faire, mon compagnon et moi, depuis notre pacs il y a cinq ans : une charge mentale assez spéciale, pas tout à fait comme la déclaration de revenus ou le stand de la kermesse. Une to-do list « mort ».

Il y a mille bonnes raisons pour ne pas laisser traîner ce genre de questions. Avant que l’annonce de la dissolution ne suspende les débats parlementaires (et le cours de nos existences), il suffisait d’allumer la radio pour entendre parler du projet de loi sur la fin de vie. Nous vivons de plus en plus vieux, mais nous ne sommes collectivement pas préparés à cela. A vieillir, parfois mal, parfois dans des conditions terribles, comme l’a révélé le scandale des établissements du groupe Orpea en 2022. A devoir s’occuper de nos parents malades, grabataires, parfois pendant des années, parfois avec des enfants en bas âge à l’autre bout de l’arbre généalogique, comme cette « génération sandwich » que Le Monde a racontée.

Puisqu’il y a tant d’éléments du grand âge que nous ne maîtrisons pas, au moins pouvons-nous nous emparer de ceux qui nous sont proposés, dont les directives anticipées font partie. Nous épargnerions ainsi à nos proches – souvent nos conjoints ou nos enfants – d’avoir à faire eux-mêmes des choix dans un moment difficile, sans savoir ce que nous aurions souhaité, et parfois en se disputant entre eux.

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