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En Champagne, trois vignerons savourent leur autonomie : « Cela nous permet une liberté immense »

Viticulteurs sur de petites surfaces, ces producteurs de champagne n’abandonneraient leur indépendance pour rien au monde. Rencontre.

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Publié le 20 décembre 2023 à 08h30

Temps de Lecture 3 min.

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William Saxby-Moutardier, de la maison Jean Moutardier, à Epernay (Marne), le 29 novembre 2023.

Rares sont les vignerons de Champagne qui mettent l’intégralité de leurs raisins dans leurs propres bouteilles. La plupart préfèrent vendre une partie de leur récolte (voire son intégralité) à des maisons de négoce (les marques célèbres), l’apporter à la coopérative du coin ou réaliser des prestations de services pour d’autres. Autrement dit, ils appliquent l’adage « Ne ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier ». A l’instar de William Moutardier, 38 ans, Nathalie Vignier, 53 ans, ou Emilien Allouchery, 40 ans.

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Le champagne de vignerons, une autre façon de faire

William Saxby-Moutardier élabore, avec son frère Simon, les champagnes de la maison Jean Moutardier, dans la vallée de la Marne. Il cultive une belle surface, 18 hectares d’un seul tenant, et produit 130 000 bouteilles : « Une taille bâtarde, puisque les récoltants-manipulants font habituellement moitié moins et les maisons de négoce, deux fois plus, constate William Saxby-Moutardier. Mais cela nous permet une liberté immense. »

Les frères font tout de A à Z chez eux. Et grâce à leurs quatre pressoirs, ils assurent le pressurage des raisins de soixante-quinze voisins et autant d’hectares. « Ça nous fait un beau carnet d’adresses et ça nous permet de discuter des vinifications, des millésimes… Ces viticulteurs revendent ensuite leurs moûts à Veuve Clicquot, Moët & Chandon, Vranken ou Feuillatte. »

Emilien Allouchery, du domaine Allouchery-Perseval, à Epernay (Marne), le 29 novembre 2023.

Emilien Allouchery représente la quatrième génération au domaine Allouchery-Perseval, dans la Marne. N’ayant pas de pressoir, il apporte la récolte de ses 8 hectares, sur la montagne de Reims, à la coopérative vinicole d’Ecueil, puis il récupère les assemblages avant de mettre en bouteille. « J’aurais pu acheter un pressoir, mais je suis attaché à cette coopération », explique-t-il.

Il dit aussi vouloir conserver sa « clientèle historique » mais, constatant qu’elle prend de l’âge, il cherche de nouveaux marchés. Les cavistes, par exemple, qu’il compte séduire en lançant une nouvelle marque, à son nom, plus pointue, qui complète les cinq cuvées du domaine familial. Emilien réserve aussi, à travers la coopérative, 20 % de ses raisins au négoce : le groupe LVMH, Roederer, Duval-Leroy. Ce qui lui garantit de la trésorerie…

« Je participe à des moments importants de la vie des clients »

Nathalie Vignier, à la tête du domaine Paul Lebrun, a le profil type du vigneron indépendant tel qu’on en trouve dans d’autres régions. Si elle vend un peu de ses raisins à d’autres maisons, elle vinifie surtout pour elle l’essentiel de ses 16,5 hectares, répartis sur la côte des Blancs et le Sézannais. Elle écoule ensuite 90 % de son champagne en vente directe, soit cent mille bouteilles, à des Français et des Belges. « J’en vis bien, même si je ne roule pas sur l’or ! », résume-t-elle.

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