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Rouge, blanc, rosé… Le lent désamour des Français pour le vin

Les Français boivent toujours moins d’alcool et notamment de vin. Les jeunes sont les premiers à se détourner d’une culture pourtant ancrée dans l’Hexagone. Les raisons sont multiples, mettant la filière en difficulté.

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Publié le 24 février 2024 à 20h01, modifié le 25 février 2024 à 01h37

Temps de Lecture 7 min.

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Les Français sont au bord de rompre un cliché. Dans le triptyque béret-baguette-vin rouge, le troisième emblème national ne cesse de perdre de sa superbe depuis un demi-siècle. Le Dry January, qui consiste à ne pas boire d’alcool durant le mois de janvier, en est un indice parmi d’autres, le plus récent. Ce défi, importé d’outre-Manche il y a à peine cinq ans, gagne du terrain. Au point que la filière viticole s’inquiète.

Augustin Laborde, lui, se frotte les mains. Sa cave, Le Paon qui boit, dans le 19e arrondissement parisien, est consacrée aux boissons sans alcool pour adultes. Il note que la bière sans alcool reste une valeur sûre mais que le vin sans alcool attire toujours plus de curieux : « Nous en avons vendu en janvier deux à trois fois plus que les autres mois. En fait, nous avons vécu ce que les autres cavistes vivent durant le mois de décembre », s’amuse le trentenaire, dans un décor saumon et bleu pastel.

Julien Veyron, qui pilote les enquêtes de consommation pour CGA-NielsenIQ, constate tout de même un « fossé énorme » entre le désir d’abstinence pendant un mois et la réalité. Plus de la moitié (55 %) des personnes interrogées se déclaraient en effet prêtes à relever le défi. Finalement, seules 18 % affirment l’avoir remporté. Soit un individu sur cinq. Dans le pays du vin, ce n’est pas négligeable, d’autant que la quasi-totalité de ceux qui ont fait abstinence désire désormais rester sobre ou boire moins.

Dégringolade spectaculaire

En fait, le Dry January n’est qu’une goutte d’eau dans le marasme du vin. Ou un symptôme parmi d’autres d’un mouvement profond : les Français boivent moins de boissons alcoolisées en général, moins de vin en particulier. La baisse de la consommation est ancienne, quasi linéaire mais en pente douce, pour ainsi dire discrète. Mais, en prenant du recul, la dégringolade est spectaculaire : en soixante ans, la consommation de vin des Français a chuté de presque 70 %, passant de plus de 120 litres par an et par habitant en 1960 à moins de 40 litres en 2020. Loin de se tasser, la tendance semble même s’accélérer ces dernières années. Un seul exemple : en 2017, 10 % de la population buvait encore au moins un verre chaque jour ; en 2021, ils ne sont plus que 8 %.

L’avenir s’annonce plus sec encore. Plusieurs régions viticoles pronostiquent de grosses pertes de marché. La Commission européenne, dans un rapport publié fin 2023, cerne un repli dans toute l’Europe de 7 % de la production et de la consommation d’ici à 2035. Mais l’instance prend soin d’ajouter qu’il s’agit d’une « tendance optimiste », le risque étant grand que la chute soit « plus élevée ».

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