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11/14 Un « péage positif » anti-bouchons va être testé en Ile-de-France

Faire gagner 2 euros aux automobilistes qui n’utilisent pas leur voiture aux heures de pointe : le « péage positif » va être expérimenté en Ile-de-France à partir d’avril 2017. Onzième article d’une série de quatorze.

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Publié le 09 mars 2017 à 12h00, modifié le 16 mars 2017 à 15h30

Temps de Lecture 2 min.

La vitesse est limitée à 70 km/h sur le périphérique parisien.

Une voiture occasionne moins de bouchons… quand elle reste au garage. C’est en partant de cette idée que le groupe Egis, entreprise internationale d’ingénierie dont le siège social est à Guyancourt (Yvelines), et sa filiale néerlandaise BNV Mobility, ont mis en place une sorte de « péage positif » : les automobilistes gagnent 2 euros par trajet évité en heure de pointe.

Récompensé deuxième accessit du prix de la mobilité Le Monde - Smart Cities 2016, le concept appelé « lissage de pics » a été adopté aux Pays-Bas, à Rotterdam depuis 2008 et plus ponctuellement à Amsterdam et Utrecht. Selon Bernard Matyjasik, ancien directeur du programme smart cities chez Egis, « la formule permet de réduire la congestion automobile de 6 % à 8 % ».

L’idée de « chasser les bouchons » fait son chemin en France. La formule a été retenue par la Société du Grand Paris à la suite de son appel à solutions innovantes, lancé en juin 2016, pour tenter de conserver l’attractivité de son territoire même en phase de travaux. Paris est la deuxième ville la plus embouteillée de France derrière Marseille, selon les données collectées en 2016 par le navigateur GPS Tomtom.

A partir d’avril 2017, le concept sera expérimenté à Boulogne-Billancourt (banlieue ouest de Paris), dans le nouveau quartier Trapèze, à proximité de l’île Seguin. L’expérimentation, qui devrait avoir lieu en avril et mai, est un test en vue de trouver des solutions aux problèmes de circulation engendrés par le chantier du Grand Paris Express (d’ici à 2030, sont prévues 205 km de nouvelles lignes de transport en commun et 68 nouvelles gares dans la région Ile-de-France).

Lire aussi Article réservé à nos abonnés Un bouchon évité, deux euros gagnés

Système intrusif ?

Aux Pays-Bas, le programme « lissage de pics » utilise des caméras pour étudier, dans un premier temps, les habitudes des automobilistes. Ces caméras LAPI (lecture automatisée de plaques d’immatriculation, aussi dénommées ANPR, Automatic Number Plate Recognition System) peuvent enregistrer plusieurs plaques d’immatriculation par seconde.

La législation néerlandaise permet à l’entreprise, grâce au fichier SIV (système d’immatriculation des véhicules), de remonter jusqu’à l’identification des propriétaires des plaques minéralogiques scannées. Les automobilistes qui utilisent quotidiennement leur véhicule durant les heures de pointe sont alors contactés et invités à participer au programme. Les volontaires reçoivent un boîtier à installer dans leur véhicule, ce qui permet de le géolocaliser et de vérifier si celui-ci est utilisé durant les heures de pointe. Les caméras LAPI peuvent également servir de contrôle.

A chaque trajet évité, 2 euros sont versés sur le compte du volontaire, qui peut voir la progression de son crédit via une application ou une page Web personnalisée.

Pas de caméra LAPI en Ile-de-France

En France, un tel système de repérage par caméra n’est pas légal. La commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) n’a autorisé le système LAPI que pour la police nationale, afin de lutter contre certaines infractions particulières ou graves, et de manière temporaire (Art. L. 233-1 et L. 233-2 du Code de la sécurité intérieure).

A Boulogne-Billancourt, le « recrutement » des volontaires s’effectuera par d’autres truchements. « On pourra, par exemple, passer par des campagnes de publicité ou contacter des entreprises pour cibler des employés autour de la zone à désengorger », avance Héline Mikielski, chargée de projets mobilité chez Egis Projects. Le système du boîtier intelligent embarqué, lui, restera, le même.

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Décongestionner le trafic routier est aussi un enjeu important pour réduire la pollution et l’exposition de la population. Selon les chiffres publiés en octobre 2016 par Airparif (association chargée de la surveillance de la qualité de l’air ambiant agrée par le ministère de l’environnement), le trafic routier en Ile-de-France contribue à hauteur de 73 % aux émissions parisiennes d’oxydes d’azote (NOx).

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