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Mediator, Levothyrox, Dépakine… Des scandales sanitaires et judiciaires

Le groupe pharmaceutique Servier vient d’être condamné à une amende record pour avoir continué de commercialiser le Mediator malgré la connaissance de sa toxicité. Ce n’est pas la première catastrophe sanitaire en France à donner lieu à des condamnations.

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Publié le 31 mars 2021 à 16h08, modifié le 01 avril 2021 à 09h18

Temps de Lecture 2 min.

2021 : les torts du Mediator

Au tribunal de Nanterre, le 14 mai 2012. Jacques Servier (mort en 2014), patron des laboratoires du même nom, est assis sur le banc des prevenus (avec au second plan Herve Temime, un de ses avocats).

Le jugement est tombé le 29 mars : les laboratoires pharmaceutiques Servier ont été condamnés par le tribunal correctionnel de Paris à une amende de 2,718 millions d’euros pour « tromperie aggravée » et « homicides et blessures involontaires » dans l’affaire du Mediator. Ce traitement contre le diabète, prescrit comme coupe-faim, avait provoqué de graves effets secondaires : il augmentait notamment le risque de valvulopathie. Le Mediator aurait causé la mort de 1 500 à 2 100 personnes.

Écouter aussi Affaire Mediator : itinéraire d’un scandale sanitaire

2020 : l’intox du nouveau Levothyrox

A Bourgoin-Jallieu, le 3 décembre 2017: un rassemblement est organisé devant l’usine Patheonqui sous-traite, pour Merck, la production de Levothyrox.

En 2017, quelques semaines après le lancement d’une nouvelle formule de leur traitement pour les troubles de la thyroïde, des milliers de patients sous Levothyrox se plaignent de ressentir de lourds effets secondaires et réclament un retour à ­l’ancienne formule. Trois ans plus tard, la cour d’appel de Lyon a reconnu que Merck avait commis une « faute » et a condamné le laboratoire allemand à verser 1 000 euros à chacun des plaignants au titre du « préjudice moral ». Merck s’est pourvu en cassation.

2017 : le crime de la Dépakine

Un avocat de la défense dans l'affaire sanitaire et judiciaire de la Dépakine.

Commercialisé à la fin des années 1960, l’antiépileptique de Sanofi, lorsqu’il est pris par une femme enceinte, présente un risque élevé de malformations congénitales pour le fœtus. Fin 2017, le groupe pharmaceutique a été condamné à payer plus de 3 millions d’euros à une famille dont la fille était née avec une malformation : une décision partiellement annulée par la Cour de cassation deux ans plus tard. Mais d’autres victimes continuent de se battre : le 20 juillet 2020, Sanofi, déjà poursuivi pour « blessures involontaires » et « tromperie aggravée », a été mis en examen pour « homicides involontaires ».

2012 : la peine des « Distilbène »

Une boite de médicament de Distilbène.

La cour d’appel de Paris a confirmé en 2012 la condamnation des laboratoires UCB Pharma et Novartis à payer une somme totale de 213 000 euros à une « fille Distilbène », souffrant d’un cancer, et à plusieurs de ses proches. Ce médicament pour prévenir les fausses couches a été prescrit jusqu’à la fin des années 1970 aux femmes dont les grossesses étaient difficiles. Des décennies plus tard, les enfants qui y ont été exposées in utero ont découvert qu’elles étaient atteintes de graves malformations utérines et qu’elles ne pourraient pas mener de grossesse à terme.

1957 : le filon du Stalinon

Au Palais de justice de Paris, le 30 octobre 1957: Georges Feuillet, l'inventeur du Stalinon, arrive accompagné d'un avocat.

Aujourd’hui oublié, le scandale du Stalinon est la première catastrophe sanitaire d’ampleur en France. Imaginé par Georges Feuillet, à la tête de son petit laboratoire à Saint-Mandé, ce médicament a été conçu pour soigner la furonculose. Mis sur le marché en 1953, il a fait de nombreuses victimes : 102 morts et une centaine de patients lourdement handicapés. Au printemps 1954, à la suite d’alertes des familles de victimes, le Stalinon est interdit. En 1957, le pharmacien est condamné à deux ans de prison.

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