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Reportage dans la manufacture Ginori 1735 de Florence le 10 décembre: Des pièces de la collection oriente Italiano en attente d’être peintes de détails à  d'or
Angelo Guttadauro pour M Le magazine du Monde

En Italie, la manufacture de porcelaine Ginori 1735 se réinvente avec audace

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Publié le 29 janvier 2022 à 10h00, modifié le 08 avril 2022 à 13h43

Temps de Lecture 5 min.

Le château d’eau désaffecté s’est refait une beauté. A Sesto Fiorentino, où la compagnie a installé sa manufacture dès les années 1950, l’ancienne citerne sphérique à l’inscription « Ginori », écrite en lettres de porcelaine blanche d’un mètre de haut, est de nouveau visible alentour. Et la sirène, qui retentit matin, midi et soir, rythme les journées de travail de l’usine et de toute la ville. Pourtant, elle a failli se taire à jamais.

L’histoire débute en 1735 à Doccia, près de Florence. Porté par un XVIIIsiècle friand d’objets en fine porcelaine, le marquis Carlo Andrea Ginori y excelle dans les domaines de la sculpture et de la statuaire. Sa manifattura di Doccia étendra par la suite son expertise aux arts de la table. L’architecte Gio Ponti, directeur de la création de 1923 à 1933, ancrera la manufacture dans la modernité en développant les techniques et la création décorative. Une dynamique fertile et novatrice qui perdurera. Mais, en 2012, l’entreprise est mise en faillite.

Souffle neuf

Sauvée de la fermeture par le groupe Gucci l’année suivante, et depuis 2016 dans le giron de la maison mère, le groupe Kering, la société renaît avec brio sous la marque Ginori 1735. Déjà, le styliste italien Alessandro Michele, nommé directeur de la création en 2014, juste avant qu’il n’occupe ce poste chez Gucci, avait impulsé un souffle neuf. Sa relecture de l’ancienne collection Oriente Italiano, étoffée et déclinée dans des couleurs invitant aux savants mélanges, a permis de séduire une audience internationale et plus jeune.

Depuis, Alain Prost, président et directeur général, et Annalisa Tani, directrice produit et marque, orchestrent le renouveau. « Il est important de retrouver la dimension d’innovation inscrite dans notre ADN », considère Alain Prost. « Avec Annalisa, nous avons défini une signature “gracious audacious”. “Gracious”, pour exprimer la perfection, l’artisanat, et “audacious”, qui traduit l’extraordinaire, l’originalité. En suivant cette feuille de route, nous continuerons de développer les arts de la table, tout en élargissant les propositions à l’univers de la maison. Ce secteur est en plein essor, nous l’avons ressenti au sortir du premier confinement, sur nos marchés chinois, américain, puis européen. »

Dans la manufacture Ginori 1735, près de Florence, le 10 décembre 2021, des pièces de la collection La Compagnia di Catarina (LCDC) en attente de glaçure avant leur deuxième cuisson.
Dans l’atelier peinture, un artisan trace au pinceau le filet d’or qui souligne la base du vase (collection Oriente Italiano).

Ainsi, le service Arcadia, et son jeté de délicates créatures surréalistes imaginées par l’artiste Orazio Stasi, appelle la joie. Pour le motif Ether et sa composition nébuleuse, la designer Constance Guisset s’est emparée de la collection Aria, nouvelle typologie de contenants modulables créée en collaboration avec l’école italienne de cuisine Alma. Avec ses vases à queue de sirène, ses bougeoirs coquillage et sa vaisselle colorée d’inspirations gréco-romaine, Il Viaggio di Nettuno, dessiné par l’artiste britannique Luke Edward Hall, synthétise l’approche audacieuse et la porosité avec la décoration.

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