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En Australie, pas de pitié pour les militants du climat

Plusieurs Etats australiens ont adopté un arsenal juridique répressif menaçant le droit de manifester. Des militants écologistes ont été incarcérés alors que le pays subit les effets du dérèglement climatique.

Par  (Sydney, correspondance)

Publié le 05 janvier 2023 à 05h15, modifié le 05 janvier 2023 à 15h55

Temps de Lecture 3 min.

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Manifestation de soutien à l’activiste pour le climat Deanna « Violet » Coco devant le tribunal de Sydney, le 13 décembre 2022.

Deanna « Violet » Coco, ­une militante pour le ­climat australienne de 32 ans, est terrorisée à l’idée de retourner derrière les barreaux : et si le tribunal confirmait sa condamnation à quinze mois de prison, dont au moins huit mois ferme, lors de son jugement en appel en mars ? Et s’il lui infligeait une peine plus lourde encore ?

Reconnue ­coupable de sept chefs d’accusation, dont l’utilisation détournée d’un « objet explosif autorisé », cette jeune femme a déjà passé, en décembre 2022, onze jours dans un centre pénitentiaire ­ultrasécurisé, à Sydney.

Son crime : avoir bloqué partiellement et pendant vingt-cinq minutes, le 13 avril 2022, la circulation sur le principal pont de la ville, en grimpant sur le toit de son véhicule pour y allumer une fusée de détresse. « Ce n’est pas une bombe qu’elle tenait, dénonce Sophie McNeill, de l’ONG Human Rights Watch. Elle a utilisé cette pièce d’artifice pour symboliser l’urgence climatique. La disproportion de ce type de sanctions est particulièrement préoccupante. Des militants pacifiques ne devraient jamais finir en prison, encore moins recevoir des peines plus lourdes que des personnes accusées d’agression ou de conduite en état d’ébriété. C’est d’autant plus préoccupant que ce n’est pas un cas isolé : on assiste à une véritable vague de répression contre les militants pour le climat en Australie. »

Jusqu’à deux ans d’emprisonnement

En Nouvelle-Galles du Sud, le gouvernement libéral, soutenu par l’opposition travailliste, a adopté, le 1er avril 2022, de nouvelles lois anti-manifestations. Elles permettent de condamner à une peine pouvant aller jusqu’à deux ans d’emprisonnement et 22 000 dollars australiens d’amende (14 000 euros) toute ­personne qui bloquerait une importante voie de circulation, qu’il s’agisse d’une route, d’un pont ou d’une infrastructure portuaire. Des textes similaires ont été votés, ces derniers mois, dans les Etats de Tasmanie et de Victoria.

« Quand j’ai mené mon action sur le Harbour Bridge, je connaissais la peine encourue, mais j’espérais que cela n’irait pas aussi loin. » Violet Coco, activiste écologiste

Selon Robyn Gulliver, spécialiste des mouvements de protestation à l’­université du Queensland, ces législations viseraient avant tout « à décourager les activistes en maximisant le risque encouru », mais n’auraient pas l’effet escompté. « Quand j’ai mené mon action sur le Harbour Bridge, je connaissais la peine encourue, mais j’espérais que cela n’irait pas aussi loin, témoigne aujourd’hui Violet Coco. En tout cas, mon propre sort a peu d’importance en comparaison avec ce qui nous attend si nous ne réduisons pas drastiquement et immédiatement nos émissions de gaz à effet de serre. »

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