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Faut-il en finir avec les super-héros au cinéma ?

Locomotive économique du cinéma hollywoodien, les films tirés des comics semblent en perte de vitesse, à l’image du flop enregistré en novembre par « The Marvels ». Arguments et contre-arguments pour un débat de soirée.

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Publié le 06 décembre 2023 à 18h00, modifié le 06 décembre 2023 à 18h23

Temps de Lecture 2 min.

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L’argument de bon sens

Les deux géants Marvel (Disney) et DC Comics (Warner Bros) se livrent à une surenchère pour appâter le spectateur. Or de tels films, il y en a beaucoup. Trop. Une bonne dizaine par an. On s’y perd entre les héros, anti-héros, intrigues et super-pouvoirs. Le PDG de Disney en convient. Interrogé fin novembre sur l’échec de The Marvels, réalisé par Nia DaCosta, Bob Iger disait, à propos des suites : « Il faut avoir une bonne histoire. Et souvent, elle ne tient pas le coup, elle n’est pas aussi forte que l’originale. »

L’argument cinéphile

Le procureur le plus virulent contre Marvel est l’Américain Martin Scorsese. « Ce n’est pas du cinéma », « on dirait des parcs d’attractions », a déclaré le réalisateur au magazine Empire, en 2019. Un avis tranché, sous-tendu par l’idée que, si un film est, certes, issu d’une industrie, il n’est pas un objet marchand comme les autres et ne peut obéir à un plan marketing. Au risque d’exhaler le « charme putride de son caractère mercantile », selon la formule datant de 1935 du philosophe Walter Benjamin.

L’argument cocorico

Selon le Centre national du cinéma (CNC), la dernière décennie a vu en moyenne deux cent quatre-vingt-huit films français produits chaque année, tous genres et tous budgets confondus. Mais Spider-Man, Iron Man, Les Gardiens de la Galaxie… ont caracolé en haut du box-office hexagonal, asphyxiant les longs-métrages français qui avaient le malheur de sortir au même moment. Un cercle vicieux, les grandes salles privilégiant les films rentables et chassant les plus fragiles.

Le contre-argument de bon sens

On est envahi de super-héros, et alors ? Chaque époque voit fleurir un genre de cinéma. Dans les années 1950, les péplums en carton-pâte et les comédies musicales aux chorégraphies homoérotiques étaient à la mode. Les années 1970 ont vu exploser le thriller psychologique, avec un héros seul contre tous. Puis les comédies romantiques sirupeuses ont régné, côtoyant des films où des fiers-à-bras sauvaient l’Amérique et le monde au passage.
La cape du super-héros sera un jour aussi obsolète que la jupette du gladiateur.

Le contre-argument cinéphile

Dans le conflit qui oppose les pro- et les anti-super-héros, le casque bleu est le cinéaste britannique Christopher Nolan. Interrogé par l’agence Associated Press sur la position de Martin Scorsese, fin novembre, il a appelé à « l’équilibre » : « Plus il y a de variété, plus il y a de films intéressants, mieux c’est pour nous tous en tant que spectateurs et professionnels de l’industrie. » Lui-même a réalisé trois volets de Batman, très applaudis. De même qu’il y a de mauvais films d’auteur, il y a de grands moments de cinéma dans les franchises de super-héros.

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