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A Lyon, une œuvre tout en rails pour le mémorial de la Shoah

Le projet d’Alicia Borchardt et Quentin Blaising, deux jeunes architectes parisiens à peine installés, a été choisi pour ce monument en souvenir de la déportation et de l’extermination des juifs de la région Auvergne-Rhône-Alpes.

Par  (Lyon, correspondant)

Publié le 08 février 2024 à 10h56, modifié le 08 février 2024 à 11h16

Temps de Lecture 3 min.

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L’œuvre retenue est composée de 1 173 mètres de rails, évocation des 1 173 kilomètres qui séparent Lyon d’Auschwitz.

Ils n’avaient jamais tenté de concours ni même travaillé sur la conception d’un lieu public. Huit mois à peine après avoir créé leur agence d’architecture, dans le quartier de la Bastille, à Paris, Alicia Borchardt, 29 ans, et Quentin Blaising, 33 ans, ont remporté l’appel d’offres international destiné à réaliser le mémorial de la Shoah, en plein cœur de Lyon, d’un budget de 500 000 euros (financés entre autres par la ville, la métropole et la région). Pour une première, c’est un coup de maître !

Les deux jeunes professionnels sont arrivés en tête de quatre-vingt-seize dossiers de candidature aux vingt-cinq nationalités différentes. La commande portait sur un monument à déposer place Carnot, face à la gare de Perrache, pour commémorer spécifiquement la déportation des juifs de la région Auvergne-Rhône-Alpes et leur extermination dans les camps nazis. Dans le dernier carré des dossiers sélectionnés figuraient des agences renommées, ainsi que l’artiste Gérard Garouste.

Blaising & Borchardt Studio a proposé une œuvre osée : un bloc rectangulaire de 12 mètres de longueur et 3 mètres de hauteur entièrement composée de rails de train. Précisément 1 173 mètres de rails, soit symboliquement la distance au millième des 1 173 kilomètres qui séparent la gare de Perrache du camp d’Auschwitz, où près d’un million de juifs, dont six mille cent déportés de la région Auvergne-Rhône-Alpes, ont été massacrés.

« Un message lisible, accessible et solide »

« Nous n’avons pas eu peur de la jeunesse. Leur candidature a rencontré le plus grand nombre d’adhésions du jury. Il ne s’agit pas d’un geste architectural pour épater la galerie. Leur projet n’est pas ordinaire, il porte le message que nous voulons faire passer en étant visible, lisible, accessible et solide », explique Jean-Olivier Viout, substitut du procureur général Pierre Truche lors du procès de Klaus Barbie, en 1987, à Lyon. Le haut magistrat retraité préside aujourd’hui l’Association pour l’édification d’un mémorial de la Shoah à Lyon.

Vue aérienne du projet de Blaising & Borchardt Studio.

Faute de volonté politique et de financement, le projet a connu dix-huit années d’atermoiements avant d’aboutir. Dans le paysage mémoriel lyonnais, la sculpture géante du Veilleur de pierre, représentant un homme tenant un bouclier, place Bellecour, avait vocation à honorer la mémoire de la Résistance, en mentionnant des noms de camps de concentration et de fusillés, mais pas ceux des camps d’extermination. « Il fallait combler un manque et clarifier les différentes mémoires de cette tragique période », indique Jean-Marie Chanon, ancien bâtonnier de Lyon, qui a présidé le jury de six personnalités chargées du choix du monument.

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