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Sur scène, Suzanne de Baecque dans la peau des miss

La comédienne et metteuse en scène présente jusqu’au 4 mars au Théâtre de Gennevilliers « Tenir Debout », une création inspirée de sa candidature au concours de Miss Poitou-Charentes.

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Publié le 29 février 2024 à 19h00

Temps de Lecture 2 min.

Suzanne de Baecque et Raphaëlle Rousseau dans le spectacle « Tenir debout ».

Dans sa chambre d’adolescente, dans le quartier des Halles, à Paris, ses posters témoignaient déjà d’un certain éclectisme : la série Charmed, les joueurs du Mondial de football 2006 (« j’étais très amoureuse de Thierry Henry »), le film OSS 117, une affiche de campagne de Ségolène Royal (« complètement fan ! »). Alors que son amie de toujours, l’actrice Rebecca Marder, avec qui elle bricolait des courts-métrages, courait déjà les castings, Suzanne de Baecque attendra ses 18 ans avant de s’y frotter. « J’ai mis du temps à sauter le pas, mais je n’ai jamais songé à un autre métier, assure-t-elle. Au bout d’un moment, j’ai bien senti que je n’allais pas être repérée à la cantine comme Vincent Lacoste… Alors je me suis inscrite à la classe libre du Cours Florent : j’étais au bon endroit. »

Les cours et un diplôme de l’école du Théâtre du Nord de Lille derrière elle, la voilà comédienne. A 28 ans, elle apparaît, grande silhouette à la candeur virevoltante, au théâtre chez Alain Françon ou Guillaume Vincent. Le cinéma – le champ de recherche de son père, Antoine de Baecque, historien, critique et collaborateur du « Monde des livres », quand sa mère, universitaire, explore la littérature – ne lui offre jusqu’alors que des apparitions fugitives chez François Ozon (Mon crime), Maïwenn (Jeanne du Barry) ou Katell Quillévéré (Le Temps d’aimer). Un second rôle piquant d’assistante dentaire au bout du rouleau dans Iris et les hommes, comédie avec Laure Calamy sortie en janvier, a un peu changé la donne.

Injonctions contradictoires

C’est encore une autre « Suzy de Baecque », comme elle se surnomme, qui s’expose dans Tenir debout, sa création au Théâtre de Gennevilliers, du 29 février au 4 mars. En 2020, poussée à imaginer une création de fin d’études, elle postule à Miss Poitou-Charentes – région, précise-t-elle en riant, choisie non par passion pour « Ségolène », qui la présida de 2004 à 2014, mais pour ses attaches familiales. Elle se plie à tout. « Le dossier de candidature où on te demande à la fois la couleur de tes yeux et ton ambition dans la vie », le shooting photo façon beauté du terroir, les leçons de sourires, la prise de mensurations, les défilés en maillot de bain devant les notables locaux, « presque que des mecs, dont un m’a ouvertement sifflée »

Eliminée avant le couronnement, elle en retient « la banalité de la violence » et les injonctions contradictoires : « être attirante mais pas vulgaire, ni trop aguicheuse ni trop prude ». Une poignée d’autres candidates sollicitées par Instagram se sont confiées à elle. De ces épanchements, elle a tiré le texte de la pièce. « J’ai réalisé à quel point la Miss était la jeune fille type sur laquelle tous les fantasmes populaires se retrouvent projetés », explique Suzanne de Baecque, qui interprète Tenir debout aux côtés de Raphaëlle Rousseau, comédienne et metteuse en scène qui a consacré une pièce seule en scène à l’actrice Delphine Seyrig, Discussion avec DS, en 2022.

Ce concours raté l’a aidée à « [se] débarrasser de [ses] complexes ». « Ce concours a aussi été, d’une certaine façon, une leçon de jeu, dit-elle. Alors que, plus jeune, je pensais qu’il fallait que j’accentue sans cesse ma bizarrerie, ma singularité, j’ai appris grâce à tout ça à simplement me faire confiance, à m’assumer davantage. » Après une nouvelle échappée au cinéma dans les prochains mois, sous la direction des frères Larrieu dont elle vénère la fantaisie, elle aimerait s’essayer à « un rôle de fille plus cérébrale », territoire qu’elle a peu exploré jusqu’ici.

Tenir debout, de Suzanne de Baecque, au Théâtre de Gennevilliers, du 29 février au 4 mars, puis en tournée. theatredegennevilliers.fr

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