Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Les tartuffes anti-écrans : « Pour mon boulot, je ne peux pas faire sans »

A l’image du premier ministre Gabriel Attal qui débarque sur BeReal, rares sont les politiques qui alertent sur l’usage excessif des écrans par les enfants et qui parviennent eux-mêmes à se réfréner.

Publié le 02 mars 2024 à 10h00 Temps de Lecture 2 min.

Article réservé aux abonnés

En novembre, Gabriel Attal, encore ministre de l’éducation, appelait à un « sursaut collectif » face à l’usage des écrans à la maison : il estimait que la surexposition des enfants nous plaçait « proches d’une catastrophe sanitaire et éducative ». Trois mois plus tard, Gabriel Attal, cette fois à Matignon, débarque sur BeReal, l’appli qui est plébiscitée par les ados et dont le principe est d’adresser sans prévenir à ses abonnés un message leur commandant de se prendre en photo à l’instant T.

Celui qui, dans une interview au Parisien, prônait la création d’un « guide du bon usage » a partagé immédiatement son premier post BeReal sur ses comptes Instagram et TikTok. Quelques jours plus tôt, il avait aussi exposé un bout de sa vie privée sur Instagram en mettant en ligne un cliché de sa chienne, Volta. Peu de temps auparavant, il avait été surpris sur les bancs à l’Assemblée nationale en train de montrer l’image du chow-chow sur son smartphone à trois ministres pendant un discours du député PS Boris Vallaud. On est donc en droit de se demander si le premier ministre peut raisonnablement se charger d’un « guide du bon usage » des écrans.

C’est le gros problème de ceux qui se dressent contre un usage intempestif des écrans et des réseaux sociaux. Ils ont du mal à y renoncer eux-mêmes et à faire connaître leur bonne résolution. Parmi ceux qui se sont exprimés sur le sujet, il n’y a guère que le philosophe et essayiste libéral Gaspard Koenig à avoir fermé ses comptes sur les réseaux sociaux. À l’instar des parents hostiles aux smartphones et aux tablettes pour leurs enfants qui créent des groupes WhatsApp ou Facebook pour échanger sur le sujet, les politiques, qui ont fait de l’addiction aux écrans des plus jeunes un de leurs engagements politiques, n’ont pas encore trouvé d’autres lieux pour communiquer leurs inquiétudes.

A quoi on les reconnaît

Ils multiplient les tweets sur le temps que les enfants passent sur les écrans. Ils repostent sur les réseaux sociaux des extraits de leurs interventions à l’Assemblée nationale, sait-on jamais. Ils se disent favorables à un « usage raisonné » des réseaux sans spécifier en quoi il consiste. Ils rappellent que la Chine (ou Singapour) a déjà pris des mesures. Ils se soucient beaucoup du temps d’écran des plus jeunes, mais restent assez indifférents à celui des plus âgés. Ils demandent à leurs enfants de ranger leur téléphone mais consultent le leur en cachette aux toilettes. Ils ont souvent deux portables.

Comment ils parlent

« Un enfant passe autant de temps de son année devant un écran qu’à l’école ! » « Pour nos enfants, pour nos familles. » « C’est maintenant une crise sanitaire. » « Il est temps de réagir. » « Pour mon boulot, je ne peux pas faire sans. »

Il vous reste 28.56% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.