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Les chauffards en slip de bain : « Le problème vient des hommes qui ne savent pas nager le crawl et le nagent quand même »

Excès de vitesse, coups de klaxon verbal, invectives… Ces nageurs sont au grand bassin ce que les fous du volant sont à la conduite. Aussi doués pour le dos crawlé que pour la mauvaise foi.

Publié le 30 mars 2024 à 06h00, modifié le 30 mars 2024 à 10h23 Temps de Lecture 2 min.

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Depuis quelques années, un étrange phénomène se produit dans les piscines les plus fréquentées de France. Certains nageurs se sont mis à ressembler à des automobilistes. Ils pestent quand l’un d’eux n’avance pas à la bonne vitesse, s’insultent en cas de collision. Les nageurs chauffards ne se repèrent que dans leur élément naturel : le grand bain. Une fois sous les douches et sans carrosserie, impossible de détecter les auteurs des coups de gueule de la ligne crawl (tout comme il est impossible de deviner lequel a couvert la porte des vestiaires de graffitis anatomiquement exagérés). Et, quand ils se retrouvent dans la zone de déchaussage, ils participent aux conversations, doux comme des agneaux, tels des automobilistes heureux d’être arrivés à destination.

A quoi on les reconnaît

Ils ne comprennent pas que les autres nageurs ne suivent pas leurs règles non écrites (« si tu nages la brasse, reste sur le côté »).

Comme les automobilistes sur l’autoroute du Sud les jours de grands départs, ils vont à la piscine aux heures de pointe et s’étonnent que tout le monde y soit aussi. Ils évitent les lignes de 2 mètres de large au lieu des 2,5 mètres standard comme d’autres évitent les départementales. Ils trouvent sur la route qu’il y a trop de poids lourds et à la piscine que les clubs prennent trop de place. Ils n’aiment pas lever le pied en voiture comme dans l’eau et entreprennent de doubler ou de changer de ligne, même s’ils n’ont pas la vitesse nécessaire, plutôt que d’avoir l’impression d’être ralenti. Ils ne peuvent pas s’empêcher de nager plus vite lorsque quelqu’un essaie de les dépasser.

Quand il leur arrive de donner un coup de pied, ils sont convaincus que c’est l’autre qui n’a pas tenu sa droite dans le couloir.

S’ils prennent à partie un autre nageur, ils provoquent de légers ralentissements généraux, car personne ne veut risquer de perdre une miette de l’échange en replongeant la tête dans l’eau.

Adeptes de la flexinavigation, un jour piéton, un autre cycliste, un autre automobiliste, ils passent d’un camp à l’autre sans la moindre difficulté. Ils insultent les nageurs rapides s’ils sont accompagnés d’un enfant ou prient les enfants de dégager s’ils sont seuls.

Ils sont dérangés par ceux qui discutent en nageant et baissent la radio en voiture pour faire leur créneau. Ils trouvent suspects ceux qui restent au bord du couloir de nage après une longueur, comme des voitures en panne. Ils aiment faire la police en vérifiant s’il n’y a pas des resquilleurs qui n’ont pas payé leur ticket d’aquagym et font les mouvements en douce plus loin dans une ligne réservée aux nageurs. Mais ils se font tout petits sous l’eau quand les maîtres nageurs interviennent.

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