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La France buissonnière : qui veut acheter un Musée Grévin en plein air et en béton ?

Pour passer le temps après un licenciement, Fabrice a réalisé le moulage du visage de deux cents personnalités et les a mis en situation dans le jardin autour de sa maison, à Pithiviers-le-Vieil, dans le Loiret. Le tout est à vendre.

Publié le 19 mai 2024 à 08h00, modifié le 19 mai 2024 à 14h14 Temps de Lecture 2 min.

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Marylise et Fabrice Klisowska, chez eux, à Pithiviers-le-Vieil, dans le Loiret.

A vendre petite maison de 74 mètres carrés en zone rurale (deux chambres, chauffage électrique), avec « jardin extraordinaire ». Dans ses allées, point de canard parlant anglais, comme dans la chanson de Trenet. Mais des statues de personnages célèbres, façon Musée Grévin. Leur visage n’est pas en cire, mais en béton. On y voit Bill Gates tailler un rosier, Boris Eltsine descendre une bouteille de vodka, David Douillet se faire une prise de judo à lui-même et le prince Charles, bien avant son couronnement, toquer à la porte d’une maison close tenue par Jackie Sardou. Plus de 200 sculptures ornementent ce terrain arboré, situé à Pithiviers-le-Vieil (Loiret). Agé de 73 ans, confronté à la difficulté de l’entretenir, le concepteur et propriétaire des lieux, Fabrice Klisowska, a décidé de vendre la maison avec le jardin en l’état, en espérant qu’un acquéreur ne démolisse pas le bric-à-brac agencé au milieu des thuyas.

En accès libre, l’endroit doit son existence à une déconvenue professionnelle. Au début des années 2000, Fabrice Klisowska est licencié pour motif économique par l’entreprise de transport dans laquelle il travaille en tant que livreur. Dans le même temps, son épouse, Marylise, perd également son emploi d’ouvrière dans une usine de circuits imprimés. « On a ressenti le besoin de reprendre confiance sans devoir aller chez le psy. Ce jardin a été une roue de secours », racontent-ils dans le salon de leur pavillon, construit en 1978.

Un jour, pour passer le temps, Fabrice s’ingénie à couler du béton à l’intérieur de deux masques représentant Laurel et Hardy de la marque César. Basée à Saumur (Maine-et-Loire), aujourd’hui liquidée, cette entreprise de déguisements a connu un certain succès pendant les « trente glorieuses » avec ses masques en plastique représentant des caricatures d’hommes politiques et des personnages de dessin animé.

Goût pour la provocation

Epaté par le rendu de son moulage, l’artiste malgré lui va alors se lancer dans une production frénétique. Suivront Alfred Hitchcock, Danton, Madonna, Johnny Hallyday, Nelson Mandela, Roselyne Bachelot et quantité d’autres personnalités à partir de matrices en ouate de cellulose extrudée, directement obtenues auprès de la société César. Diplômée d’un CAP de couture, Marylise confectionnera les costumes. Les objets de décoration seront le fruit du recyclage, à l’image de cette arche de Noé construite à partir de barrières de sécurité et de panneaux de signalisation, récupérés par Fabrice après sa reconversion comme agent d’entretien à la direction départementale de l’équipement.

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