Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Un apéro avec Didier Roustan : « Moi, j’aimais la glandouille et le foot »

Chaque semaine « L’Epoque » paie son coup. Au foot, il a été libéro, l’ultime défenseur qui joue sans consigne, avant de devenir l’enfant prodige du journalisme sportif. Toujours décalé, à 66 ans, après avoir connu quelques sévères défaites personnelles, il reste « ferme sur les idéaux » et fidèle au poste pour suivre l’Euro et la Copa America.

Par 

Publié le 12 juillet 2024 à 18h00, modifié le 17 juillet 2024 à 14h56

Temps de Lecture 5 min.

Article réservé aux abonnés

Didier Roustan, dans un bar de Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine), le 31 janvier 2024.

Il est arrivé pile-poil pour le coup d’envoi. Mais pas à petites foulées. Cool et ponctuel. On s’était dit rendez-vous à 11 heures et le voilà donc à la porte du bistrot. Silhouette fuligineuse malgré le soleil qui, ce jour-là, illuminait une de ces rues de Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine) tout droit sorties d’un roman de Patrick Modiano si ce n’est d’une biographie de Marcel Proust. Mais n’en faisons pas trop, car l’invité de la semaine, Didier Roustan, 66 ans, figure aussi culte qu’atypique du journalisme de sport, va surtout parler football et télévision. Un couple infernal dont le tango a rythmé cinquante années d’une existence racontée dans un récent recueil de souvenirs, Puzzle (Marabout, 2023), et qui cadence nos soirées à la faveur du diptyque printemps-été 2024 championnat d’Europe (14 juin-14 juillet)-Copa America (20 juin-14 juillet). Personnellement, pour des raisons qu’on ne tardera pas à comprendre, Didier Roustan préfère la Copa au championnat.

Il est comme ça, le héros de notre apéro : en décalage. Ce qui fait son charme. On l’attend dans le zig, il est dans le zag. On le pensait installé sur TF1 et il a filé à Canal+. Il a célébré la grand-messe dominicale de « Téléfoot » (TF1), dont il fut une vedette à 21 ans, et il inspire le talk-show vespéral de « L’Equipe du soir » (la chaîne L’Equipe), dont il est président à vie depuis ses 51 ans. Il se reconnaît dans The Big Lebowski (1998), des frères Coen, et a tourné des saynètes à la gloire des paris sportifs, baptisées « Côté match ».

Dernier exemple, les consommations du jour : vu les conditions météorologiques, on avait parié sur un pastis-glaçons des familles. Que dalle. Motif : « C’est trop tôt. Ou trop tard. » Donc, café. Plus un verre de grenadine pour colorer la photo. « J’ai construit ma vie professionnelle en assumant ce que je suis. Pas de code. Pas de jeu. Ni docteur Jekyll ni Mr Hyde. Il n’y a qu’un seul Didier Roustan. Deux, ce serait trop fatigant pour moi. »

Quête de l’excellence

Les paillettes du showbiz télévisuel et les assauts des fatals flatteurs rôdant en coulisse n’ont pas déclenché un trouble dissociatif de l’identité. « S’il est attentif, celui qui me voit sur le petit écran comprend vite : je suis pudique, timide. Pendant longtemps, je me suis fait violence pour approcher les autres, pour leur parler. » Les grandes tapes dans le dos ne sont pas exactement son genre. Mais quand il est entré dans son bar-tabac-marchand de journaux-restaurant favori, il a salué les habitués d’une voix grave bien placée où le Sud verse son écot. Un mot attentionné, un prénom, voire un diminutif, un geste de la main. Chacun a répondu avec autant de sincérité. « Les gens sont toujours très gentils avec moi. Ils savent que je suis accessible. » Toutefois, il y a des limites. Ainsi, il nous a demandé de préserver l’anonymat du lieu. « J’aime bien être tranquille. » Un trait commun aux natifs du signe de la Balance (date de naissance : 10 octobre 1957, à Brazzaville).

Il vous reste 62.47% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.