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En joaillerie aussi, la seconde main fait son chemin

Et si les bijoux étaient éternels ? Alliance Dinh Van, bague panthère Cartier, broche Napoléon III… La joaillerie d’occasion n’a jamais eu autant la cote. Et le boum des nouvelles plateformes spécialisées incite les acteurs historiques à s’y mettre.

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Publié le 19 décembre 2022 à 16h00, modifié le 23 décembre 2022 à 10h33

Temps de Lecture 6 min.

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Broche Scarabée Grenat Napoléon III en métal et or jaune, 18 carats, vendue en seconde main chez 58 Facettes.

Le jour où il a dû dénicher une bague de fiançailles, Alexis Blez, alors salarié de la multinationale financière J.P. Morgan, s’est rendu compte que sa quête s’apparentait à « un parcours du combattant ». Les grands joailliers alignaient des tarifs prohibitifs. Les jeunes marques l’inspiraient peu. Les antiquaires semblaient parfois poussiéreux. « Je voulais le plus beau bijou pour un budget honnête et aucun site de référence ne pouvait m’aiguiller. »

Alexis Blez ressort de sa recherche avec une ambition : « Devenir la référence de la joaillerie de seconde main partout dans le monde », dit-il sans ambages. 58 Facettes, le site qu’il a lancé en 2020 avec son associé, Eric Thevenet, rassemble aujourd’hui plus de 15 000 bijoux à la revente, de la période Napoléon III à l’époque contemporaine, issus des coffres de plus de 150 professionnels à travers la France et l’Italie. En un clic, selon qu’elle ait le portefeuille plus ou moins bien accroché, une clientèle favorisée peut y racheter une alliance Dinh Van aux bords carrés (450 €), des boucles d’oreilles Pomellato en quartz rose (3500 €), un collier non signé tout en volutes de diamants et tourmalines vertes (59 000 €)…

Dans le paysage « seconde main », 58 Facettes n’est pas seul. Depuis trois ans, des concurrents comme Castafiore, Caillou Paris, RivLuxe ou Omneque ont émergé, en France ou à l’étranger. Tous ont flairé, bien sûr, d’appétissantes marges de croissance, puisque les ventes de biens de luxe vintage devraient progresser de 10 à 15 % par an jusqu’en 2030, selon le cabinet McKinsey. Mais aussi la démocratisation globale de la seconde main. « Si un site comme Selency parvient à revendre avec succès mobilier et décoration, pourquoi ne pas le faire avec des bijoux ? », ont pensé les fondatrices de Castafiore, Charlotte Rey et Anne Borde.

Lorsque le précurseur Collector Square (qui revend aussi horlogerie et maroquinerie) s’est lancé en 2013, « offrir un bijou qui n’était pas neuf était dévalorisé, sur le thème : je ne vais pas quand même pas lui dire que c’est de la seconde main ! Désormais, c’est assumé, revendiqué, en cadeau de Noël et d’anniversaire, et de plus en plus, lors de fiançailles », observe sa cofondatrice Osanna Orlowski, qui dit écouler 280 à 350 pièces par mois, pour un prix moyen qui tutoie les 3000 euros.

Bague semi-articulée Cartier Panthère Lakarda en or blanc, diamants et émeraudes, vendue en seconde main chez Collector Square.

« Tout consommateur songe maintenant à limiter l’impact de son comportement, ajoute Alexis Blez. Or en joaillerie, la durabilité est maximale : les gemmes ont des centaines de millions d’années et l’or n’exige, au pire, qu’un rapide polissage. » Racheter, revendre : les clients échangent leurs trésors en se décomplexant, rassurés par l’or et les pierres, à la valeur moins volatile que d’autres matériaux, et alléchés par des prix 10 à 50 % en deçà du neuf.

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