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La sélection lifestyle du « Monde » : un parfum brut, des boots militaires, un vin 100 % douce noire

Conseils, bonnes adresses, inspirations dans le domaine de la mode, du design, de la gastronomie et du voyage : chaque semaine, retrouvez la liste du « Goût du Monde ».

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Publié le 06 septembre 2023 à 18h00, modifié le 06 septembre 2023 à 18h00

Temps de Lecture 5 min.

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Chevalier servant

Après presque cinq ans passés sous la direction artistique de l’Italien Riccardo Tisci, la maison Burberry a choisi Daniel Lee pour lui succéder. Le Britannique de 37 ans a présenté, en février, à Londres, sa toute première collection. Au cœur de son propos : l’identité britannique, les vêtements de pluie, les motifs de roses anglaises ou de canards, le tartan… Mais aussi l’historique logo Equestrian Knight Design, imaginé en 1901, représentant un chevalier combatif sur sa monture. Imprimé sur des robes et des manteaux, et jusque sur les bannières qui ornent les boutiques, il donne également son nom au sac phare, le Knight, dont la boucle évoque le mors d’un cheval. Conçu en cuir mou, il se fait tantôt cabas, tantôt besace en se repliant sur lui-même. Et se porte aussi bien à l’épaule qu’en bandoulière, grâce à une longue anse aux faux airs de harnais qui se raccourcit une fois accrochée à la boucle en métal. F. Kh.

Sac Knight en cuir, Burberry, 2 750 €. burberry.com

Histoire d’« A »

Au porté, le premier parfum d’Ann Demeulemeester – baptisé simplement « A » – fait écho à son style fait de poésie rock et nocturne. Depuis qu’elle a quitté, en 2013, la marque de mode qui porte son nom, la styliste belge s’est lancée dans la fabrication de céramiques et de mobilier. La création de parfum était dans un coin de sa tête depuis longtemps sans qu’elle sache exactement quoi en faire. Elle est bien allée à Grasse voir ce qui s’y passait, a fait un tour à l’Osmothèque de Versailles pour sentir les parfums du patrimoine, tout en se méfiant d’une quelconque course à l’expertise. « Je voulais juste me rendre disponible à la création lorsque le moment viendrait », précise-t-elle. Le vrai déclic vient du temps qu’elle a passé dans son grand jardin de la campagne anversoise où elle a planté, pas très loin du potager, une centaine de variétés de roses sauvages.

L’immersion dans la nature et ses odeurs a infusé en elle l’idée d’un parfum. Elle ajoute : « J’ai aussi pensé à L’Enfant sauvage, de François Truffaut, mon film préféré. » Cette senteur baroque, d’avant la civilisation, respire sans aucun doute la nature brute : rose, jasmin, patchouli, essence de bouleau (pour rappeler le cuir qu’elle aime tant). La créatrice, qui aime tout maîtriser, a bâti elle-même l’architecture de ce jus troublant, se résignant à se faire aider à la fin par le parfumeur italien Nicola Bianchi, qui a donné à cette forme des limites, un cadre. Par goût du contraste, elle a choisi un flacon minimaliste à la silhouette architecturale et un étui blanc en toile à peindre tout simple. « A », c’est la première lettre, celle qui exprime le commencement. On attend avec impatience la suite. Li. Pa.

Parfum « A », 330 € les 75 ml. En vente chez The Broken Arm, à Paris, et sur anndemeulemeester.com

Un air de famille

Une chemise et une jupe créées par Arthur Arbesser, d’après le tableau « An der Küste » (1892), d’Hermann von Königsbrunn.

Excellent coloriste et créateur d’imprimés pop et géométriques, Arthur Arbesser, un Viennois basé à Milan, compose depuis 2013 ses collections personnelles en y glissant des références aux artistes qu’il aime, tels que Bronzino, Ernst Ludwig Kirchner, Balthus ou Joe Tilson. Si l’automne-hiver 2023 ne fait pas exception, le peintre autrichien Hermann von Königsbrunn (1823-1907) lui est particulièrement familier puisqu’il s’agit de son propre aïeul. « J’ai toujours vécu entouré de ses tableaux, bordés par un cadre doré décadent, dit-il à propos de son arrière-arrière-grand-père maternel. A partir des années 1850, il a participé aux expéditions de biologistes et de botanistes, en Inde, au Sri Lanka, en Grèce ou en Egypte, afin de documenter la nature sauvage de ces pays. Il faisait sur place des croquis au fusain qu’il retraduisait ensuite en huiles sur des toiles une fois rentré en Autriche. »

Côtes de Corfou, palmiers de Ceylan, forêts, pins parasols dans le soleil couchant… Arbesser a fait photographier divers tableaux originaux, dans leur entièreté ou en sélectionnant certains détails, puis les a assemblés dans un collage imprimé sur coton ou soie par une usine installée à Côme, en Italie. La signature du peintre (« HK ») et la date des œuvres ont été conservées, apparaissant parfois sur un pan ou au détour d’une manche. « L’aspect exotique, presque orientaliste, auquel on associe les peintures avec notre regard contemporain m’a obligé à faire attention : j’aurais pu tomber dans le kitsch, convient le designer âgé de 40 ans. Le collage permet d’éviter cela, par sa construction ludique et désordonnée, de même que la simplicité des coupes : j’ai choisi par exemple une chemise droite et large, unisexe. » Cette plongée dans l’art de son ancêtre a ravi le créateur et même séduit les membres de sa famille : « D’ordinaire, ils trouvent mes vêtements trop colorés ou trop graphiques pour eux, mais, cette fois, ils ont déjà tous passé commande. » V. Pé.

Chemise en coton, 427 €, et jupe en soie, 508 €, Arthur Arbesser. arthurarbesser.com

En avant, marche

En haut, puis dans le sens des aiguilles d’une montre : bottines en cuir Delfina avec détails en métal doré, 1 350 €, Fendi ; bottes Diorebel en cuir mat, 2 790 €, Dior ; bottines rangers Noua en cuir brillant, 890 €, Chloé ; bottines en cuir et métal doré, 520 €, Emporio Armani.

Parmi les tendances les plus marquantes de cette saison automne-hiver, les bottes dites « rangers » ont paradé sur de nombreux podiums. Ces chaussures d’origine militaire, robustes et imposantes avec leurs épaisses semelles, enserrent la cheville, montent plus ou moins haut sur la jambe et multiplient les signes distinctifs. Chez Dior, les bottes taillées dans un cuir vieilli flirtent avec le genou, chez Emporio Armani et Fendi, les détails en métal doré ajoutent une touche précieuse, et chez Chloé, elles affichent une tige courte et, associées à une robe longue en maille blanche, défendent une allure déterminée mais douce. F. Kh.

Des bulles à craquer

Diplômée en mathématiques et en philosophie, Anna Jewsbury, trentenaire originaire du Yorkshire, a finalement choisi la joaillerie comme moyen d’expression. Depuis dix ans, son label Completedworks commercialise des céramiques, bientôt des sacs, et surtout des bijoux singuliers à l’aspect volontairement imparfait ou asymétrique, inspirés par l’histoire (les cordages des statues moaï de l’île de Pâques, par exemple), l’art (les drapés éblouissants de la peinture flamande) ou la vie quotidienne. Dans cette dernière catégorie, après avoir fait d’une paire de boucles d’oreilles en forme de chouchou pour les cheveux l’un de ses hits, la designer introduit cette saison une ligne imitant le papier bulle, avec notamment une manchette dorée reprenant son relief caractéristique.

« J’aime détourner en bijoux la banalité, affirme-t-elle. Au studio, nous sommes partis d’images d’objets ou de meubles enveloppés dans ce fameux papier plastifié protecteur. Après les premiers croquis, nous avons réfléchi à la manière de parvenir à une représentation réaliste. Le métal devait donner la sensation de la légèreté du papier bulle. » Pour autant, elle et ses équipes n’ont pas usé de scan 3D ultra-précis. « Notre approche a été plus traditionnelle, plus artisanale » : en construisant un moule dans lequel de la cire a été coulée pour obtenir un premier prototype. Là, Anna Jewsbury et son équipe se sont amusés à appuyer sur certaines bulles afin de les dégonfler. A l’intérieur du bracelet, il a fallu, au contraire, veiller à ce que la surface soit lisse pour ne pas irriter le poignet. Le prototype en cire a ensuite servi de modèle pour la production des versions finales réalisées par des orfèvres thaïlandais, en laiton nappé d’une couche d’or. V. Pé.

Bracelet Padding, en laiton plaqué or, Completedworks, 370 €. completedworks.com

La Savoie royale

Les vignes en pente de Chignin, en Savoie, semblent une source inépuisable de vins dynamisants. Parmi eux, on compte le virtuose Adrien Berlioz. A boire l’un de ses rouges, issu du cépage douce noire, qu’il a remis au goût du jour, on est transporté dans un monde de fruits acidulés. Et la chair de ce vin est si pleine et si croquante qu’il assume des alliances étonnantes. Quant à Sylvain Ravier, il montre aussi la richesse des blancs de la région avec sa cuvée Les Amandiers. Issu de roussanne, dont le nom local est le bergeron, son blanc 2021 révèle sa profondeur malgré sa jeunesse. C’est une profusion de notes fleuries et fruitées, selon une construction sereine. L. G.

Adrien Berlioz, cellier des Cray, cuvée Sanguette, IGP vin des Allobroges, douce noire, rouge, 2018, 37 €. baralenvers.com

Domaine Philippe et Sylvain Ravier, Les Amandiers, chignin-bergeron, blanc, 2021, 16,20 €. vinsravier.fr

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