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Carolyn Randolfi, showroom Eric Bompard à Paris, le 28 novembre 2023.
Sasha Marro pour M le magazine du Monde

Carolyn Randolfi, la fibre cachemire

Par 
Publié le 16 décembre 2023 à 07h00

Temps de Lecture 5 min.

Déroulant le fil d’un CV impressionnant, égrenant ses souvenirs de Karl Lagerfeld ou Miuccia Prada, Carolyn Randolfi semble étonnée de son propre parcours. « C’est lorsque je raconte mon histoire à quelqu’un que je me rends compte. C’est fou d’avoir fait tout ça ! Moi, la petite dont personne ne voulait en école d’art… » Anglaise, née d’une mère française et d’un père italien, la styliste a fait de la maille sa spécialité, travaillant pour les plus grandes maisons, de Chanel à Prada en passant par Ralph Lauren et Kenzo. Depuis 2019, elle officie à la direction créative de la marque française Bompard, spécialiste du cachemire, qui augmente de saison en saison son quotient mode.

« Ado, je pensais devenir écrivaine, j’ai écrit un roman à 14 ans, mais la qualité n’était pas au rendez-vous. En parallèle, la mode m’a toujours énormément attirée, il faut dire que j’avais une spécialiste à la maison. » Originaire de Limoges, sa mère s’installe à Londres dans les années 1960 comme couturière et travaille pour les sœurs Raemonde et Dora Rahvis, qui habillent la cour royale. « Elle passait des heures le week-end à me fabriquer des tenues. Lorsque mes amies et moi avons eu 18 ans, elle a créé nos robes de bal, puis nos robes de mariée et de demoiselles d’honneur. Je réalise aujourd’hui à quel point c’était un luxe. » Toujours tirée à quatre épingles, chignon chic et rouge à lèvres, sa mère lui apprend les règles de l’étiquette. « Mes parents étaient tous les deux très élégants. Ils ont raté le coche des années 1960, ils n’étaient pas du tout hippies, ils sont restés dans la distinction des années 1950. »

Après l’obtention de son baccalauréat, Carolyn Randolfi passe des concours d’entrée en écoles d’art mais échoue deux années de suite. Encouragée par son père, elle prend son book sous le bras, se rend dans l’une d’entre elles, le Camberwell College of Arts, et sollicite un rendez-vous avec le directeur, bien décidée à comprendre les raisons de ses échecs. Etonné, ce dernier reconnaît la qualité de son travail. « Comment vous appelez-vous ? Randolfi… R… ça commence à faire loin dans l’alphabet, nous devions commencer à fatiguer. Venez donc pour un entretien ! » Quelques semaines plus tard, la voilà finalement admise. Elle obtient ensuite une licence en textile à l’université du Middlesex, puis complète sa formation par deux années au Royal College of Art en design maille – la technique qu’elle maîtrise déjà le mieux.

Un métier aussi technique que créatif

Après des expériences chez Hugo Boss et Irena Gregori, elle supervise le design des licences de Karl Lagerfeld au Japon et dessine les modèles en maille pour la marque. Le couturier repère son talent et lui propose en 1997 de venir travailler pour Chanel, toujours dans le tricot, pour le prêt-à-porter et la haute couture. Elle perfectionne sa technique, goûte aux fils luxueux du spécialiste du cachemire Barrie, partenaire de Chanel, et développe les croquis de Karl Lagerfeld. Elle assiste aux séances d’accessoirisation en présence des journalistes Anna Wintour, André Leon Talley ou encore Isabella Blow. « Personne ne me demandait mon avis, mais le fait d’être là, entourée de ces géants de la mode, me donnait déjà le sentiment d’être une privilégiée. »

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