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Une fausse bonne idée
Vous avez froid et vous pensez que boire un petit coup pourrait vous réchauffer ? Vous avez à la fois raison et tort. L’ingestion d’alcool provoque un afflux de sang à la périphérie du corps, ce qui procure effectivement une sensation de chaleur et de bien-être. Avec plaid sur les jambes et grosse veste sur les épaules, un bon verre pourra participer à l’esprit hygge, un mot danois dont la signification est proche de cocooning, qui désigne un sentiment de détente dans une atmosphère intime et chaleureuse.
Mais consommer de l’alcool peut en vérité conduire à une déperdition de chaleur. Certes, il augmente légèrement la température de la peau, mais pas celle des organes internes. Exposé aux frimas, le stock de chaleur concentré en surface va se disperser très rapidement au contact du froid, et la température du corps va chuter. Moralité : si vous lisez ce papier au fond d’une avalanche ou d’un vieux refuge de montagne, ne consommez pas d’alcool, car il favorise l’hypothermie. Chauffé, le breuvage alcoolisé aura toutefois le mérite de revigorer tout ce qu’il effleurera, bouche, gorge, estomac et même les mains. Voire les pieds, si c’est ainsi que vous tenez votre tasse (testé avec succès sur un canapé).
Le grog pour les petites formes
Il n’existe pas de recette stricte du grog : les ingrédients de base sont le rhum et l’eau chaude. Il tire son nom d’un amiral anglais, Edward Vernon (1684-1757), surnommé « Old Grog », en référence à ses habits confectionnés en grogram, un tissu rugueux de laine et de soie, lui-même issu du français gros-grain. Il avait pour habitude de couper le rhum de ses marins avec de l’eau afin de réduire leur consommation. Il fut ensuite de coutume d’y ajouter du jus de citron pour lutter contre le scorbut. De nos jours, plus particulièrement en cas de rhume, on y adjoint également du miel, qui adoucit les maux de gorge. Exemple de préparation classique : chauffer 12 cl d’eau, ajouter 3 cl de rhum blanc, le jus d’un demi-citron et une ou deux cuillerées à café de miel.
Vous pouvez également compléter l’infusion avec de la cannelle et du clou de girofle. Nous pourrions débattre longuement des prétendues vertus anti-infectieuses du citron, anti-inflammatoires du clou de girofle et antibactériennes de la cannelle, des prétendus bienfaits de la transpiration provoquée par la boisson, qui permettrait d’éliminer les toxines, ou même de la vapeur du breuvage, qui dégagerait les muqueuses… Il n’en reste pas moins que le grog n’a jamais prouvé son efficacité en tant que médicament. Buvez-le donc, d’abord et avant tout, pour le plaisir.
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