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Paris Fashion Week : premier set gagnant pour Pelagia Kolotouros chez Lacoste

Jupes plissées vert gazon, polos larges en cuir, coupe-vent en Nylon… A Roland-Garros, la nouvelle directrice artistique de la marque au crocodile a présenté une collection vive et élégante, centrée sur le tennis, mais destinée à une clientèle éclectique.

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Publié le 05 mars 2024 à 17h57, modifié le 06 mars 2024 à 15h59

Temps de Lecture 2 min.

Lacoste.

Après les premiers pas (gracieux) de Chemena Kamali chez Chloé, le 29 février, et ceux (plus incertains) de Sean McGirr chez Alexander McQueen, le 2 mars, c’est la Gréco-Américaine Pelagia Kolotouros qui s’est frottée à son tour à l’exercice du premier défilé, chez Lacoste, au dernier jour de la fashion week automne-hiver 2024-2025 de Paris, le 5 mars.

Financièrement, les enjeux sont encore plus élevés puisque l’équipementier, propriété de Maus Frères (Aigle, The Kooples), a atteint, en 2022, quelque 2,5 milliards d’euros de chiffre d’affaires grâce à une montée en gamme et une meilleure diversification. « Alors qu’il y a sept ou huit ans nous étions très dépendants de notre polo, nous avons renforcé les ventes sur le reste de l’offre textile, la maroquinerie ou les baskets », se félicite Thierry Guibert, PDG de la marque française et du groupe suisse.

A la nouvelle directrice artistique, désormais, de lustrer une vitrine suffisamment cool pour nourrir le désir d’une clientèle éclectique. Passée par Adidas et The North Face, Pelagia Kolotouros s’y colle en retraçant l’odyssée du fondateur et joueur de tennis René Lacoste (1904-1996), entre les Etats-Unis, où il remporta la Coupe Davis en 1927 et en 1928, et la France, où il triompha à Roland-Garros, jusqu’à sa retraite, en 1933, année de l’introduction de son fameux polo en coton piqué.

« L’importance du tailoring »

C’est à Roland-Garros même que le défilé se tient. Et si quelques pièces techniques sont présentes (combinaisons, coupe-vent en Nylon, sneakers volumineuses), l’impression qui domine n’est pas celle d’assister à un match. « A l’époque de René Lacoste, le sportswear était assez formel, et lui recevait ses médailles en blazer très chic, d’où l’importance du tailoring dans la collection », explique la designer. Sans complication inutile et avec souplesse, elle centre son propos sur le tennis.

Le polo, taillé large, surgit en cuir quand la jupe plissée vert gazon et mixte se porte par-dessus le pantalon ou de pair avec un blouson court et sexy en cuir et à poches plaquées. Le sac de sport où ranger sa raquette accompagne un beau manteau cintré en tweed gris, le peignoir mute en manteau ceinturé en laine bouclée, tandis que flotte le haut de survêtement en viscose de soie, imprimé d’une photo d’archive.

« J’ai voulu aller vers une tactilité, une plus grande sensualité, explique Pelagia Kolotouros devant les images qui l’ont inspirée, sur lesquelles René Lacoste voisine avec son amie, la championne Suzanne Lenglen. Et revenir à la décennie 1920, ces années folles et effervescentes qui couronnèrent Chanel, Picasso… » Ainsi des bordures en dentelle sur les jupes plissées, des foulards fluides vintage façon cravates ou noués au poignet, ou de la reprise du crocodile originel dessiné par Robert George en 1927 en broderie XXL orangé sur un long manteau noir.

Lacoste.

« C’est à New York, dans le Queens, où j’ai grandi, que j’ai remarqué le crocodile pour la première fois, sur un court de tennis à côté de mon école primaire », raconte Pelagia Kolotouros, élevée par un couple de graphistes. La créatrice décline le reptile emblème à l’envi, en jacquard intarsia, en bijoux en argent, en patchs ou en fermoirs de ceinture. L’ensemble convainc, car s’en dégage une silhouette vive et élégante sans être intimidante ; il pourrait peut-être faire décoller le prêt-à-porter féminin, qui stagne depuis plusieurs années à 25 % des ventes et que cible l’état-major pour grignoter des parts de marché.

« Ma conviction est que le sport va prendre à l’avenir de plus en plus d’importance dans le luxe. Et nous avons la chance d’être nés dedans », glisse Thierry Guibert à l’heure où la concurrence propose à des joueurs de tennis de mirifiques contrats d’ambassadeurs (Matteo Berrettini chez Boss, Jannik Sinner chez Gucci, Carlos Alcaraz chez Vuitton). Après cette mise en jambes, il reste, pour Lacoste, à remporter le deuxième set à la fashion week de l’automne prochain.

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