Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Daniel Lee, directeur artistique : « Je n’aime pas la mode lorsqu’elle est prétentieuse »

Aux manettes de la création de Burberry depuis octobre 2022, après trois ans ensoleillés à Milan chez Bottega Veneta, le styliste anglais de 38 ans renouvelle le vestiaire de la célèbre marque de trenchs tout en restant dans les codes de la « britannicité ».

Par 

Publié le 02 mai 2024 à 06h00

Temps de Lecture 5 min.

Article réservé aux abonnés

Daniel Lee, à Londres, en 2023.

Le bâtiment est niché au bout d’une rue de Londres, en plein Soho, et voisine avec une galerie d’art, une société de production de cinéma et un disquaire. L’ascenseur est en panne permanente. Ici, aucune plaque ne prévient de l’identité des locataires. C’est là pourtant que travaillent les quatre-vingts salariés du studio de création du géant britannique Burberry, altesse du trench et du tartan. Et, à leur tête, dans son bureau lumineux du quatrième étage : Daniel Lee, 38 ans, accent anglais, allure de jeune premier, détermination sans faille.

Sa nomination, en octobre 2022, au poste de directeur artistique a marqué un double retour. Celui de Burberry – « un nom qui réveille un sentiment patriotique », note-t-il – entre les mains d’un styliste britannique, après quatre années sous la houlette de l’Italien Riccardo Tisci. Mais aussi celui de Daniel Lee lui-même à Londres, après un mandat électrisant de trois ans à Milan chez Bottega Veneta.

Là-bas, son aptitude à imaginer des sacs et des chaussures à succès avait séduit les acheteurs et les rédactrices de mode et ravi les cadres de la maison mère, Kering, par la grâce d’un chiffre d’affaires en croissance de 36 % lors de son passage. « Au début, aucun calcul ne vous paralyse et c’est par une forme de naïveté que vous atteignez le succès », relativise aujourd’hui Daniel Lee, comme pour désamorcer les attentes énormes qui pèsent sur lui.

« Un style de vie »

Chez Burberry, il lui faut en effet parvenir à façonner davantage qu’une mode, « un style de vie », comme il dit, capable d’attirer les foules et de faire passer le chiffre d’affaires de 3,09 milliards de livres sterling en 2023 (3,62 milliards d’euros) à 4 milliards puis 5 milliards à plus long terme. « Burberry, c’est un mini-grand magasin. D’une certaine façon, vous devez pouvoir tout y trouver », précise-t-il.

Outre les chaussures, l’un de ses points forts, il raconte prendre plaisir à toucher à tout, les parapluies et les bouillottes, les écharpes et les peignoirs, jusqu’aux vêtements pour enfants. Fils d’un mécanicien et d’une agente administrative, il a grandi dans le Yorkshire, à Bradford, en lisière de Leeds, « un endroit où la mode ne représentait rien » et dont il s’extirpa à 18 ans pour assouvir à Londres son appétit de culture, un studio sur Brick Lane pour point de chute.

La collection Burberry × Highgrove.

« De Burberry, je connaissais le trench que portait la reine Elizabeth ou un chouchou à motif tartan que pouvait utiliser, pour se nouer les cheveux, un personnage de soap opera à la télé. Quand j’accompagnais mon père au foot, je voyais aussi du Burberry. Enfin, un peu de vrai et pas mal de contrefaçon. » Des proches de la famille travaillaient aussi pour la marque, dans les usines maison à quelques dizaines de kilomètres, aujourd’hui encore en activité pour l’élaboration des gabardines, des doublures ou la confection des cols.

Il vous reste 62.34% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.