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Daniel Roseberry dans les salons haute couture de Schiaparelli, avec une pièce de la collection précédente (Printemps 2024), place Vendôme à Paris, le 12 juin 2024
Alexandra Alvarez Garcia pour M Le magazine du Monde

L’Américain Daniel Roseberry donne des ailes à la griffe Schiaparelli

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Publié le 28 juin 2024 à 13h00, modifié le 02 juillet 2024 à 10h48

Temps de Lecture 6 min.

Le 8 juin au soir, vingt-quatre heures avant l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale, l’heure était aux toasts et aux tenues de gala au palais de l’Elysée. Lors du dîner d’Etat clôturant la visite de Joe Biden en France, Jill Biden a trinqué avec le président Emmanuel Macron, assis à sa droite, et le PDG de LVMH, Bernard Arnault, placé de l’autre côté de la table.

Pour sa toilette, la première dame des Etats-Unis n’avait choisi ni Vuitton ni Dior, les deux maisons amirales de LVMH, mais une longue robe bustier en velours bleu nuit ceinturée de double satin blanc, créée spécialement par Schiaparelli. Voilà le dernier coup en date de cette maison de couture et de prêt-à-porter de taille modeste qui appartient aux Italiens Diego et Andrea Della Valle et remise sur les rails de la créativité depuis 2019 par son directeur artistique, ­l’Américain Daniel Roseberry, 38 ans.

« En réinterprétant les codes de la maison sans avoir peur de prendre des risques, Daniel a hissé Schiaparelli au panthéon de l’extraordinaire », formule non sans emphase Linda Fargo, directrice de la mode féminine au sein du grand magasin new-yorkais Bergdorf Goodman. Un mois plus tôt, Daniel Roseberry s’était présenté à la Maison Blanche pour préparer l’événement parisien. L’échange avec la First Lady fut loin de se limiter à une prise de mesures protocolaire. « Je viens du Sud, de la Bible Belt et de terres trumpistes, rappelle le Texan. Autant dire que la conversation est allée bien au-delà de la couleur d’une robe. »

Des robes déployées comme les ailes d’un papillon

A l’Hôtel Salomon de Rothschild, à deux pas de l’Arc de triomphe, un autre moment important attendait Roseberry le 24 juin : le défilé de sa nouvelle collection de haute couture. Jusqu’ici, il avait gardé à distance raisonnable les gimmicks attachés à la fondatrice, Elsa Schiaparelli, dont il n’a « toujours pas » lu la biographie : ni chapeau-soulier, ni excès de rose « shocking », ni indigestion d’imprimés homard ou éléphant.

Après trois saisons mêlant les références pop à une certaine fantaisie années 1930 – heures de gloire d’Elsa Schiaparelli – « j’ai eu cette fois envie d’évoquer le second âge de la couture française : les années 1950, explique-t-il quinze jours avant le jour J. Schiap’ était une créatrice de l’ornement, de la décoration : cette fois, j’ai voulu la déplacer vers la rigueur de la coupe, la silhouette. »

Cela donne des robes déployées comme les ailes d’un papillon ou allongées comme une chrysalide, des drapés complexes, des rosaces de soie tenant miraculeusement, des tailleurs aux épaules soufflées, des combinaisons ou tops onctueux comme un nuage en Néoprène doublé, une veste courte graphique brodée de centaines de cônes d’organza roulé et de perles de verre… « Je ne veux plus d’un énième trompe-l’œil, décrète le créateur, mais recentrer l’attention sur des savoir-faire couture exécutés dans la plus pure tradition. »

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