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La Barbade, le berceau du rhum

C’est au XVIIᵉ siècle, dans ce micro-Etat des Petites Antilles que le mot rhum est apparu pour la première fois. Un patrimoine ancestral qui a construit la réputation de distilleries séculaires, toujours en activité, et inspiré les nouveaux maîtres assembleurs de l’île.

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Publié le 12 juillet 2024 à 18h30

Temps de Lecture 9 min.

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« C’était l’un de mes rêves ! », s’enthousiasme Alexandre Gabriel dans le chai de la West Indies Rum Distillery (WIRD), que ce Français a acquise sur l’île de la Barbade, en 2017, pour 15 millions d’euros. Séparé des eaux turquoise de la mer des Caraïbes par une aveuglante plage de sable blanc, le site de cette usine à rhum, créée en 1893, pourrait presque suffire au bonheur de son propriétaire.

Mais le patron de Maison Ferrand, producteur, en Charente, des cognacs Pierre Ferrand et du gin Citadelle, ne s’est pas offert qu’une carte postale. « Comme pour le cognac et le gin, je voulais pouvoir maîtriser de bout en bout la production », insiste ce maître distillateur et assembleur, également créateur, en 1999, de la marque de rhum Plantation (devenue Planteray, en 2024). « Le faire dans la plus grande distillerie de l’île natale du rhum est une chance incroyable. » La West Indies Rum Distillery assure en effet près de 80 % de la production locale.

La Barbade n’est pas que la mère-patrie de Rihanna. Certes, les premiers alcools de canne du Nouveau Monde ont été distillés au Brésil bien avant que les Britanniques ne prennent le contrôle, en 1627, de ce petit territoire de 430 kilomètres carrés situé à l’extrême sud-est des Antilles. Mais c’est bien sur un registre barbadien, datant du milieu du XVIIe siècle, que les historiens ont découvert la première mention du mot « rum » pour désigner cette eau-de-vie. C’est également à la Barbade que se trouve la distillerie Mount Gay, dont le site de production, enregistré en 1703 à Saint Lucy, au nord de l’île, est considéré comme le plus ancien en activité dans le monde.

La force du vent et les bras des esclaves

Si l’île est devenue l’un des laboratoires-clés de la rum culture, dont le patrimoine est aujourd’hui transmis par des distilleries prestigieuses, comme WIRD, Mount Gay ou Foursquare, et de nouveaux aventuriers, tels St. Nicholas Abbey ou Hopewell, elle le doit à l’explosion de sa production sucrière. La canne à sucre y est introduite en 1637 par un certain Peter Blower, issu de la communauté juive hollandaise du Brésil (on trouve d’ailleurs à Bridgetown, la capitale, l’une des plus vieilles synagogues, – Nidhe Israel, 1654 – de l’hémisphère occidental). Le « roseau à miel » va rapidement prospérer sur ce territoire grand comme deux fois et demie l’île d’Oléron.

Le relief relativement plat de celle qu’on surnommait autrefois « Little England » facilite la production agricole. « Sa richesse en eau et les vents continus ont aussi été des atouts essentiels pour le développement du sucre et du rhum », précise Richard Seale, copropriétaire et maître assembleur de la distillerie Foursquare, installée à Saint Philip, au sud de l’île.

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