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La longue quête d’identité des personnes nées par don de gamètes : « Chaque jour, je regarde mon courrier la boule au ventre »

Ils ont entre 28 et 41 ans et se sont, un jour, posé des questions sur leur origine. Aujourd’hui engagés dans le parcours autorisé par la loi de bioéthique de 2021 afin de retrouver leur donneur, ils racontent leurs espoirs et leurs désillusions.

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Publié le 06 septembre 2023 à 18h00, modifié le 22 septembre 2023 à 11h01

Temps de Lecture 7 min.

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De son enfance heureuse, Pauline (tous les témoins ont souhaité garder l’anonymat), 30 ans, ne garde en mémoire aucun mystère quant à sa naissance, aucune interrogation sur son identité. C’est une fois arrivée à l’âge adulte, et lorsque le désir d’enfant s’est fait ressentir, que la jeune femme s’est posé des questions. « Mes parents ont mis six ans à nous avoir, ma sœur jumelle et moi, et j’ai commencé à angoisser au sujet de ma fertilité. » Elle interroge sa mère, qui évoque un recours à une classique insémination artificielle, pour aider un peu la nature. « Mais ça ne collait pas. Je sentais que quelque chose clochait. J’étais la seule de ma famille à avoir les yeux bleus, par exemple. »

Peu avant l’arrivée de sa deuxième fille, en décembre 2021, elle s’adresse de nouveau sa mère, craignant de blesser son père en lui posant la question directement. Cette dernière finit par lui avouer, en larmes, qu’elle a été conçue à l’aide d’un don de spermatozoïdes. L’orthophoniste vit cette révélation comme un immense soulagement – « cela me confirmait que je n’étais pas folle » –, rapidement suivi d’un tourbillon d’interrogations : « Qui suis-je réellement ? Est-ce que j’ai transmis des maladies génétiques à mes enfants ? »

Alors, le 13 septembre 2022, dès que la loi l’y a autorisée, elle a rempli un formulaire sur le site de la nouvelle Commission d’accès des personnes nées d’une assistance médicale à la procréation aux données des tiers donneurs. La Capadd lui permettra peut-être de remonter à ses origines. « Cela fait un an que j’attends une réponse. Au début, ça allait. Maintenant, ça devient difficile à supporter. J’aimerais contacter mon donneur pour avoir une photo, ou même seulement pour connaître mes antécédents médicaux : j’ai vécu deux grossesses en affirmant qu’il n’y avait pas de diabète dans mon entourage », dit en soupirant Pauline, qui fait aussi de la pédagogie autour du don de gamètes sur son compte Instagram, @lapiecedepuzzle.

Une avancée de taille

Depuis le 1er septembre 2022, une personne souhaitant faire don de ses spermatozoïdes, de ses ovocytes ou de son embryon doit accepter de communiquer son identité et une série de « données non identifiantes » (couleur des yeux, situation familiale, motivations du don…) au centre d’étude et de conservation des œufs et du sperme humains (Cecos) où elle s’adresse. Ces informations seront transmises à l’enfant qui naîtra peut-être de ce don, si celui-ci en fait la demande, à compter de sa majorité. Les parents receveurs, eux, n’y auront pas accès.

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