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Le recours au travail de nuit s’amplifie, aux dépens de la santé

La pratique touche 16,3 % de la population active alors qu’elle est qualifiée de « cancérogène probable » et qu’elle est responsable d’une « diminution des performances cognitives ».

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Publié le 12 mars 2019 à 17h30, modifié le 12 mars 2019 à 17h44

Temps de Lecture 2 min.

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Des sapeurs-pompiers de nuit, à Tours, en décembre 2018.

Affectant 4,3 millions de personnes, le travail de nuit augmente. Leur nombre a augmenté de 1 million entre 1990 et 2013, atteignant 16,3 % de la population active, alerte le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) de Santé publique France publié le 12 mars. Le caractère « exceptionnel » du recours au travail de nuit a beau être inscrit en toutes lettres dans le code du travail, la tendance est plutôt à la banalisation. Parmi les 4,3 millions de travailleurs de nuit, le nombre des « habituels » a « plus que doublé » entre 1990 et 2013. Ils sont passés de 800 000 à 1,9 million, effaçant le léger recul du travail de nuit occasionnel de 2,5 à 2,4 millions de salariés.

La recrudescence du travail de minuit à 5 heures, constatée par Santé publique France, est telle que l’institut en appelle à « la mise en place d’une veille sanitaire dans les groupes professionnels les plus exposés », en complément du suivi médical individuel et régulier des travailleurs de nuit déjà prévu par la loi.

« Troubles de la santé psychique »

L’augmentation du travail de nuit pourrait en effet à elle seule être « responsable des troubles du sommeil d’une très large partie de la population », affirment les six chercheurs de l’Inserm, de Santé publique France et de l’université Claude-Bernard-Lyon-I, auteurs du BEH. Ils en décrivent les répercussions sur l’état de santé des travailleurs de nuit.

« Ces formes horaires de travail s’accompagnent chez les travailleurs exposés d’une désynchronisation des rythmes biologiques normaux, calés sur l’alternance jour-nuit, à l’origine des troubles du sommeil », expliquent les chercheurs. Et ce manque de sommeil provoque un déficit de l’immunité des travailleurs qui augmente le « risque d’accidents, de troubles métaboliques, de maladies cardiovasculaires ou de cancers ».

Le travail de nuit posté est ainsi qualifié de « cancérogène probable » par le Centre international de recherche sur le cancer. Enfin, les perturbations du rythme de travail liées aux horaires décalés sont aussi à l’origine de « diminution des performances cognitives » et de « troubles de la santé psychique ».

Le secteur le plus concerné par le travail de nuit « habituel » est le tertiaire : le ­nombre de travailleurs de nuit habituels y a triplé entre 1990 et 2013, atteignant 1,5 million de travailleurs nocturnes, passant de 3,4 % à 7 % de l’effectif total du ­secteur. Dans l’industrie, le nombre de ­travailleurs exposés (383 450 personnes) est moins important, mais la part de l’effectif a plus que doublé, de 5,3 % à 11,2 %, confirmant la tendance. Les métiers les plus touchés par le travail de nuit banalisé sont les infirmiers, les sages-femmes et les aides-soignants pour quelque 274 500 postes à eux trois, puis les conducteurs routiers et les livreurs (près de 140 000), les agents de ­sécurité, le personnel de l’armée, les policiers et les pompiers (212 762).

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