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Jean-François Delfraissy : « Nous sommes à la merci d’une reprise de l’épidémie due au coronavirus en France »

Selon l’infectiologue Jean-françois Delfraissy, le respect des mesures barrières se relâche trop vite. Il ne voit « pas comment » on éviterait une résurgence du virus dans l’hémisphère Nord à l’automne.

Propos recueillis par 

Publié le 09 juillet 2020 à 00h00, modifié le 09 juillet 2020 à 15h37

Temps de Lecture 7 min.

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L’infectiologue Jean-François Delfraissy, à Paris, le 16 juin.

Le spécialiste des maladies émergentes et président du Comité consultatif national d’éthique, Jean-François Delfraissy, préside depuis mars le conseil scientifique chargé d’éclairer les décisions publiques sur l’épidémie de Covid-19. Le conseil doit rendre dans les prochains jours son huitième avis avec des recommandations pour la rentrée.

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« L’épidémie s’accélère et nous n’avons pas atteint le pic de la pandémie », a mis en garde l’Organisation mondiale de la santé (OMS), mardi. Est-elle désormais hors de contrôle ?

Cette épidémie est totalement mondialisée, mais « hors de contrôle » m’apparaît un peu fort, car un certain nombre de pays qui ont subi la première vague l’ont à peu près contrôlée. Tout ce qui se passe dans l’hémisphère Sud nous fait dire que, même si ce virus est moins saisonnier qu’un virus grippal, il s’en rapproche quand même par certains côtés. Et on ne voit pas comment on éviterait un retour du virus dans l’hémisphère Nord à l’automne, donc une possible deuxième vague en octobre-novembre. Le très grand point d’interrogation est l’Afrique, qui, pour des raisons encore inconnues, est très peu touchée. C’est évidemment un enjeu majeur.

Si le SARS-CoV-2 semble bien s’adapter aux températures estivales, le répit risque d’être de courte durée…

Le virus continue à circuler, certes de façon beaucoup plus lente, beaucoup plus contrôlée, mais il est toujours là. L’été pourrait se passer dans des conditions optimales, à condition que les mesures de distanciation sociale se poursuivent. Or, je suis frappé de voir que ce n’est pas le cas. Le port du masque dans les transports publics est bien respecté, à la fois parce que c’est obligatoire, et aussi parce que les citoyens eux-mêmes n’hésitent pas à demander à ceux qui n’en portent pas de descendre à la prochaine station. En revanche, les mesures de distanciation sociale sont en train de nous échapper. Il faut que tout le monde comprenne que – sans même parler de la deuxième vague – nous sommes à la merci d’une reprise en France. On le sait maintenant : il suffit qu’il y ait un supercontaminateur dans une assemblée et ça repart comme à Mulhouse.

Faut-il craindre une seconde vague dès cet été ?

Il y a d’abord une reprise possible à partir du moment où les mesures de distanciation sociale ne sont pas suivies. Vous en avez un très bon exemple en ce moment, aux Etats-Unis : ils ne sont pas dans la deuxième vague mais dans une première vague qui se poursuit car les mesures de confinement n’ont pas été suffisamment strictes dans un certain nombre d’Etats, notamment dans le sud du pays.

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