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La rentrée sous haute tension des médecins généralistes

Les multiples demandes liées au Covid-19 alourdissent les agendas déjà très chargés des praticiens.

Par  et

Publié le 18 septembre 2020 à 10h45

Temps de Lecture 4 min.

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File d’attente devant un centre de dépistage du Covid-19, à Marseille, le 17 septembre.

Secrétariats débordés, journées à rallonge, délais de rendu des résultats des tests PCR très longs… En première ligne face à la reprise de l’épidémie de Covid-19, les médecins généralistes connaissent une rentrée difficile. « Elle est complexe, surchargée et déjà fatigante », résume l’un d’eux, « inquiet pour les mois à venir ». « Il faut qu’on s’adapte au stress des gens, ajoute un autre. Il faut rassurer mais pas trop… »

Les nombreuses demandes liées au Covid-19 sont venues s’ajouter cette année à un planning de septembre habituellement bien rempli, avec les demandes de certificats pour le sport et les premières pathologies virales automnales. « Aujourd’hui, un tiers de mes consultations sont pour des suspicions de cas de Covid, des cas contacts ou des enfants avec des symptômes de rhino-pharyngite », explique Delphine Family, généraliste à Paris, qui constate « un surcroît d’activité très net » depuis la rentrée.

Ces consultations supplémentaires sont venues alourdir des journées de travail déjà perturbées par le respect d’un protocole sanitaire. « On est obligés d’espacer les rendez-vous pour nettoyer les locaux. Comme je suis seul, je gère tout, ce qui me prend du temps médical », témoigne Jean-Michel Mathieu, généraliste dans un petit village de 2 000 habitants en Touraine. De nombreux cabinets ont mis en place des créneaux horaires réservés aux patients présentant des symptômes proches de ceux du Covid-19, pour éviter qu’ils croisent les autres patients.

« Aujourd’hui, on ne sait pas »

La machine s’est « grippée » au début du mois, au moment de la rentrée scolaire. Dans tous les cabinets médicaux du pays, les médecins ont vu déferler un flot d’enfants interdits d’école à cause d’un nez qui coule ou d’une poussée de fièvre. « Il y a eu une incompréhension, les enseignants avaient reçu des consignes compliquées de plus de trente pages », raconte Gérard Montagnon, le président du conseil de l’ordre des médecins de Saône-et-Loire. Conséquence, selon lui : « Les médecins ont été débordés par des demandes excessives. » Après une mise au point de la Société française de pédiatrie, puis de l’ordre national des médecins, la pression serait un peu retombée. « Depuis quelques jours, c’est gérable », assure l’élu ordinal.

Toutes les questions n’ont pas pour autant disparu, laissant certains praticiens perplexes, voire parfois un peu désemparés. « Les consignes du gouvernement ne sont pas assez claires, estime Nadia Baron, médecin généraliste à La Rochelle. Est-ce qu’il faut tester et isoler tous les enfants avec le nez qui coule ? A partir de quel âge ? Que fait-on des parents des enfants contacts ?, demande-t-elle. Aujourd’hui, on ne sait pas. L’employeur nous met la pression, le salarié nous dit qu’il n’a plus de jours de congé à poser. Nous, on est médecins, pas distributeurs d’arrêts de travail. Ce qu’on veut, c’est soigner les gens, pas faire des papiers… » Des interrogations que partage Jacques Battistoni, le président de MG France, le premier syndicat chez les généralistes, pour qui « il n’y a pas, depuis des recommandations formulées en juin, de doctrine précise concernant les enfants ». Les annonces, jeudi 17 septembre au soir, du ministre de la santé, Olivier Véran, concernant un assouplissement des restrictions qui touchent aux contaminations entre enfants en primaire, en maternelle ou en crèche, permettront peut-être de clarifier les choses.

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