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Au Brésil, une campagne de vaccination à l’arrêt, « sabotée » par Jair Bolsonaro

Antivaccin notoire, le président a refusé d’être immunisé et il a appelé la population à ne pas servir de « cobaye » aux firmes pharmaceutiques.

Par  (Rio de Janeiro, correspondant)

Publié le 22 février 2021 à 03h01, modifié le 22 février 2021 à 10h24

Temps de Lecture 5 min.

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Des manifestants demandent la destitution du président Jair Bolsonaro et un meilleur accès aux vaccins, à Brasilia (Brésil), le 21 février.

Posé à un croisement, un panneau bleu tout neuf indique la direction à suivre. « Drive-in vaccination », peut-on lire en portugais, une flèche pointée vers la droite. Mais en cette fin février, à l’entrée de l’université fédérale de Rio de Janeiro, symboliquement située sur l’avenue Pasteur du quartier de Botafogo, point de seringue ni d’infirmier à l’horizon. Et encore moins de vaccin.

C’est pourtant bien ici, sur ce campus arboré, qu’aurait dû avoir lieu, chaque fin de semaine, une vaste campagne d’immunisation contre le Covid-19, à destination des Cariocas les plus âgés, venus faire la queue dans leur voiture. Mais la pénurie de vaccins en aura décidé autrement : « Ça fait plusieurs jours déjà qu’on ne vaccine plus. Revenez dans une semaine ! », intime l’un des gardiens des lieux.

Une semaine ? Dans le meilleur des cas. Un mois après son début en fanfare, la campagne de vaccination nationale est au point mort. Dans le deuxième foyer mondial de l’épidémie, seuls 7 millions de Brésiliens avaient reçu leur première dose au 21 février, soit à peine 3,3 % de la population. Pas de quoi arrêter, ni même freiner la course folle du coronavirus, qui a déjà tué près de 246 000 personnes dans le pays.

Faute de doses à administrer, plusieurs villes, y compris les cinq capitales régionales – dont Rio et Salvador –, ont dû brutalement interrompre le processus à la mi-février. L’administration des premières doses ne s’est d’ailleurs pas faite sans scandales, avec une mauvaise répartition des stocks, des fraudes dans les files d’attente ou encore de « fausses injections », administrées à l’aide de seringues vides, remplies d’air.

Bolsonaro, un antivaccin notoire

Ce grand désordre interpelle d’autant plus qu’il intervient dans un pays qui fut des années durant une référence mondiale dans la lutte contre les épidémies. En 1973, le Brésil met en place un programme national de vaccination, centralisé et volontariste, et parvient à éradiquer en quelques années la polio, le tétanos, la rougeole ou la rubéole. Mieux : le géant latino-américain produit aujourd’hui 75 % des vaccins qu’il consomme. Un motif de fierté pour les Brésiliens, dont huit sur dix disent souhaiter être vacciné contre le Covid-19. L’un des taux les plus élevés au monde.

« Pour la grippe H1N1, en 2009, on a ainsi été capables d’administrer 30 millions de doses de vaccin en un mois. Rien à voir avec le chaos actuel… », se souvient Gulnar Azevedo e Silva, présidente de l’Association brésilienne de santé collective (Abrasco). Pour elle, la responsabilité de la situation est claire : « Bien sûr, il y a la pénurie mondiale. Mais la cause essentielle est à chercher du côté de l’action du gouvernement de Jair Bolsonaro. »

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