En Ile-de-France, la pression monte encore à l’hôpital. « Les chiffres d’hier, qu’il s’agisse des entrées en réanimation ou des entrées en hospitalisation conventionnelle, sont particulièrement élevés. Nous n’avions pas connu un nombre d’entrées aussi haut en vingt-quatre heures depuis la première vague », a alerté Martin Hirsch, directeur général de l’AP-HP (Assistance publique-Hôpitaux de Paris), dans un courrier adressé aux soignants de l’institution francilienne, mercredi 24 mars.
Si le rythme d’admission en réanimation atteint déjà, depuis le début du mois de mars, une centaine de nouveaux malades du Covid-19 par jour dans les hôpitaux de la région, ce sont 171 patients qui sont arrivés en soins critiques le 23 mars – 683 patients supplémentaires ont été hospitalisés sur cette journée – d’après les données de Santé publique France. Ce qui porte à 1 360 le nombre de malades du Covid-19 en réanimation en Ile-de-France, soit un niveau qui dépasse déjà largement le pic de la deuxième vague de novembre (1 136).
2 200 lits d’ici à mi-avril
L’agence régionale de santé (ARS) a demandé, mardi, aux établissements de se préparer à passer un cap supplémentaire dans l’ouverture de lits de réanimation. Ce qui suppose de déprogrammer plus fortement encore l’activité « non-Covid ».
Selon l’ARS, les hôpitaux vont dépasser, d’ici à la fin de la semaine, le seuil des 1 500 malades en soins critiques, qui s’est traduit par la déprogrammation de 40 % de l’activité des hôpitaux. C’est, désormais, le palier de 1 800 lits auquel doivent se préparer les établissements « d’ici le milieu de semaine prochaine », a annoncé l’agence, soit un niveau intermédiaire, avant celui des 2 200 lits envisagé lui aussi à brève échéance, d’ici à la mi-avril.
Rien ne laisse présager une amélioration dans les toutes prochaines semaines, au contraire : malgré le reconfinement sous la formule d’une « troisième voie », appliqué depuis le 20 mars dans 16 départements dont ceux d’Ile-de-France, les contaminations poursuivent, à ce jour, leur progression, avec un taux d’incidence qui atteint 560 cas pour 100 000 habitants (sur sept jours). Les répercussions des contaminations sur les réanimations n’interviennent, quoi qu’il en soit, pas avant deux à quatre semaines.
« Il y a la perspective sombre de devoir arrêter tout ce qui n’est pas immédiatement vital à l’hôpital », reconnaît l’agence régionale de santé
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