« La ligne de 16 h 15, c’est votre tour, avancez, les uns derrière les autres et respectez les mesures de distanciation physique ! », crie une employée gouvernementale, dans un gilet orange fluo trop grand, en désignant l’entrée du Sydney Olympic Park, l’un des centres de vaccination de masse établi par l’Etat de Nouvelle-Galles du Sud. Immédiatement, en ce jeudi 5 août, des dizaines de personnes se mettent en marche. A peine quelques minutes plus tard, chacun reçoit un texto avec un numéro de poste de vaccination. « Ils n’ont pas beaucoup de doses mais, au moins, ils sont bien organisés », dit en souriant Max, un quadragénaire soulagé d’avoir complété son parcours vaccinal.
Mardi 10 août, seulement 23,09 % des Australiens avaient reçu deux injections de vaccin contre le Covid-19, 44,7 % une seule. Des taux extrêmement faibles, résultant de problèmes d’approvisionnement, qui placent l’île-continent en queue de peloton des pays développés et qui ne permettront pas de lever, à court terme, les mesures de restriction affectant une grande partie de la population depuis que le variant Delta s’est invité aux antipodes, le 16 juin.
Après plus de six semaines de confinement, Sydney, la ville la plus touchée d’Australie, n’est toujours pas parvenue à juguler la vague qui ne cesse de gagner en amplitude avec, mardi, 356 nouveaux cas dans l’ensemble de la Nouvelle-Galles du Sud, le chiffre le plus haut jamais enregistré dans cet Etat. Le défi est tel que le gouvernement local envisage désormais de « vivre avec » le virus, en contradiction avec la politique du « zéro Covid » ayant permis jusqu’ici au pays d’enregistrer moins de 1 000 morts depuis le début de la pandémie. Ce possible renoncement n’a encore rien d’officiel, mais il est déjà dénoncé par les dirigeants des autres Etats et territoires comme par les autorités fédérales, qui n’envisagent pas de franchir ce cap avant qu’au moins 70 % de la population âgée de plus de 16 ans ait été vaccinée.
Mesures de confinement durcies
« Tendre vers le zéro reste notre approche nationale actuellement », a martelé, le 6 août, Paul Kelly, le directeur général de la santé australienne, qui, comme d’autres responsables du pays, attend de la Nouvelle-Galles du Sud qu’elle prenne des mesures plus contraignantes pour éteindre ce foyer. « Il faut un coupe-circuit », a souligné le professeur. Parmi les pistes envisagées par les épidémiologistes : l’instauration d’un couvre-feu, l’obligation du port du masque en extérieur dans toute la ville ou encore la réduction du périmètre de déplacement autorisé qui s’étend actuellement jusqu’à 10 kilomètres. Des options balayées d’un revers de main par le gouvernement local, qui avait déjà eu bien du mal à se résoudre à confiner l’ensemble de sa capitale, le 26 juin. Une première depuis mai 2020.
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