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Après deux ans de Covid-19, la France à la difficile reconquête de son indépendance sanitaire

Pendant la pandémie, le pays a frôlé la pénurie sur des molécules cruciales. L’objectif est de rapatrier la production d’un maximum de principes actifs stratégiques contenus dans les médicaments.

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Publié le 15 février 2022 à 03h47, modifié le 15 février 2022 à 11h38

Temps de Lecture 5 min.

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L’usine du groupe pharmaceutique britannique GSK, implantée à Saint-Amand-les-Eaux (Nord), le 3 décembre 2020.

Vit-on le début d’un sursaut sanitaire durable ? David Simonnet, le patron d’Axyntis, veut y croire. Depuis près d’un an, les équipes de ce chantre de la relocalisation, munies de leurs flacons et de leurs pipettes, s’attellent dans les laboratoires de leur site de Pithiviers (Loiret) à la mise au point des procédés de synthèse de l’adrénaline et de la noradrénaline. Deux molécules cruciales en réanimation qui ont frisé la pénurie lors de la première vague de Covid-19, au printemps 2020, et que ce spécialiste de la chimie fine s’apprête à rapatrier sur le sol national. « Nous allons entamer leur production sous deux formes différentes dans les prochains mois, voire semaines. Et nous commençons en ce moment à travailler sur quatre autres molécules », se réjouit l’industriel.

Pénuries de masques, de respirateurs, d’anesthésiques… La pandémie a mis en lumière la vulnérabilité de la France vis-à-vis des approvisionnements étrangers en matière de produits de santé, conséquence de plusieurs décennies de délocalisations en série.

A tel point que, au plus fort de la crise, les officines tricolores ont même dû rationner les ventes du basique des armoires à pharmacie, le paracétamol (commercialisé par Sanofi sous la marque Doliprane), dont la production avait déserté le pays depuis près de quinze ans. Tout un symbole.

Entre 2005 et 2015, la part de marché mondial de la France dans la fabrication de produits de santé a été divisée par deux, le pays dégringolant de la première à la quatrième place du classement européen. Plus de 80 % des principes actifs contenus dans les médicaments consommés dans l’Hexagone sont aujourd’hui fabriqués hors d’Europe, principalement en Chine et en Inde.

Ce constat a poussé le gouvernement à entamer, au début de l’été 2020, une grande opération de relocalisation à la faveur du plan de relance, afin de regagner une partie de la souveraineté pharmaceutique perdue. « La bonne surprise, c’est que nous avons eu, lors de ces appels d’offres, beaucoup plus de propositions que ce à quoi nous nous attendions. La crise sanitaire a été l’occasion pour les industriels de mener un travail en profondeur pour identifier leurs capacités et de pointer, au final, que produire à nouveau en France n’est pas insurmontable. Certes, c’est plus cher, mais c’est le prix de l’assurance », explique Agnès Pannier-Runacher, la ministre déléguée chargée de l’industrie.

Le paracétamol, un cas d’école

Au total, 166 projets, représentant 1,4 milliard d’euros d’investissement (la moitié provenant du soutien de l’Etat), ont été retenus par le gouvernement ces dix-huit derniers mois, dont près d’une quarantaine – à l’instar de celui mené par Axyntis – portent spécifiquement sur la production de principes actifs critiques. Parmi eux figurent la relocalisation du paracétamol à l’horizon 2023, du gamma-OH, utilisé lors des anesthésies, ou encore du binimetinib, une molécule indispensable à la fabrication de certains anticancéreux.

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