![Un pédiatre vaccine un bébé à Quimper, dans l’ouest de la France, en septembre 2017.](https://img.lemde.fr/2022/05/02/0/0/5344/3312/664/0/75/0/c1482c3_1651500364323-000-sk2u4.jpg)
La France, championne de la défiance vaccinale ? Malgré cette réputation entretenue par les débuts chaotiques de la campagne de vaccination contre le Covid-19, les parents continuent de protéger leurs nourrissons contre les maladies infectieuses. Selon les chiffres de Santé publique France (SPF), la couverture vaccinale a même augmenté pour les onze vaccins obligatoires, mais avec des effets divers : + 3,8 points pour la première dose du vaccin contre le méningocoque C, passée de 84,9 % à 88,7 % entre 2019 et 2021, mais seulement + 0,6 point pour la troisième dose du vaccin hexavalent contre la diphtérie, le tétanos, la poliomyélite, la coqueluche, l’Haemophilus influenzae b et l’hépatite B (passée de 90,3 % à 90,9 % entre 2018 et 2020), alors que les années précédentes enregistraient une hausse de 6,4 points.
Par ailleurs, « même si la couverture vaccinale contre la rougeole à l’âge de 2 ans progresse régulièrement, elle n’atteint pas encore les 95 % nécessaires à son élimination » en France, précise SPF dans son rapport du 28 avril.
Des résultats en demi-teinte, donc, mais qui tranchent avec les données venues des Etats-Unis pointant une baisse générale de la couverture vaccinale des enfants américains. « Malgré la baisse des recours aux soins de santé due à l’épidémie de Covid-19, cette tendance française à la hausse est probablement en lien avec l’obligation vaccinale de onze vaccins établie en 2018 », avance Anke Bourgeois, médecin dans le service de maladies infectieuses et tropicales du CHU de Montpellier.
Extension des compétences vaccinales
Malgré tout, du travail d’information reste encore à faire. « La plupart des gens ne savent pas que des rappels sont nécessaires à l’âge adulte », rappelle Anke Bourgeois, notamment pour la diphtérie, le tétanos et la poliomyélite à 25 et 45 ans. « C’est pourquoi il faut plaider pour des consultations vaccinales en soi, et pas seulement en complément de consultations pour une maladie », argue la médecin. Depuis le 23 avril, l’extension des compétences vaccinales pour les pharmaciens, infirmiers et sages-femmes concernant les plus de 16 ans va permettre de multiplier les points de contact et ainsi simplifier le parcours vaccinal des patients.
Les professionnels de santé alertent également sur le retard pris par la vaccination contre les papillomavirus humains (HPV), qui n’est pas obligatoire mais recommandée depuis 2007 chez les jeunes filles de 11 à 14 ans (rattrapage vaccinal possible jusqu’à 19 ans) et depuis le 1er janvier 2021 chez les jeunes garçons, en prévention des cancers du col de l’utérus, ORL, de l’anus, de la vulve, du vagin et du pénis.
Il vous reste 28.34% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.