Après les avoir autorisés en urgence la veille, les autorités sanitaires américaines ont recommandé samedi 18 juin les vaccins contre le Covid-19 de Pfizer et de Moderna pour les tout-petits, les Etats-Unis devenant ainsi le premier pays à rendre les injections de ces deux vaccins à ARN messager possibles dès l’âge de 6 mois.
Cette nouvelle a immédiatement été saluée par le président, Joe Biden, comme « un pas monumental dans la lutte contre le virus ». « Ces vaccins sont sûrs et très efficaces, et vont donner aux parents la tranquillité d’esprit de savoir que leur enfant est protégé contre les cas les plus graves de Covid-19 », a-t-il ajouté dans un communiqué.
Vendredi, l’Agence américaine des médicaments (FDA) les avait déjà autorisés en urgence pour ces jeunes enfants – qui ne pouvaient jusqu’ici pas être vaccinés avant 5 ans. Mais les Centres de prévention et de lutte contre les maladies (CDC), principale agence sanitaire du pays, devaient encore les recommander pour que les injections puissent commencer, ce qui est maintenant chose faite. « Nous savons que des millions de parents (…) veulent faire vacciner leurs jeunes enfants, et avec la décision d’aujourd’hui ils le peuvent », s’est félicitée dans un communiqué Rochelle Walensky, la directrice des CDC.
Le gouvernement américain a mis à la disposition des Etats plusieurs millions de ces doses infantiles, et avait déjà commencé à les envoyer aux quatre coins du pays dès l’avis de la FDA rendu. M. Biden a promis que les parents pourraient commencer à prendre rendez-vous dès la semaine prochaine pour réaliser les premières piqûres, et que les vaccins seraient disponibles dans des milliers d’endroits, notamment les pharmacies et les hôpitaux.
Demande d’autorisation en Europe pour Pfizer
Désormais, le vaccin de Moderna, en deux doses administrées à un mois d’écart, est disponible pour les enfants entre 6 mois et 5 ans à un dosage réduit de 25 microgrammes (contre 50 microgrammes pour les 6-11 ans, et 100 pour les 12-17 ans, comme pour les adultes).
Le vaccin de Pfizer-BioNTech est, lui, autorisé entre 6 mois et 4 ans à raison de 3 microgrammes par piqûre, soit un dixième du dosage utilisé pour les adultes. Principale différence : il devra se faire d’emblée en trois doses – les deux premières à trois semaines d’intervalle, la troisième administrée huit semaines après la deuxième. Les enfants le recevant ne seront donc pas protégés de façon optimale avant plusieurs mois.
Mais ses effets secondaires ont semblé, lors des essais cliniques, être moins forts qu’après le vaccin de Moderna. Environ un quart des jeunes enfants ayant reçu Moderna ont développé de la fièvre, notamment après la deuxième dose. Mais elle retombait en général au bout d’une journée.
Les Etats-Unis comptent environ vingt millions d’enfants âgés de moins de 5 ans. Même si les plus jeunes sont moins vulnérables face au Covid-19, quelque 480 enfants de cette tranche d’âge en sont malgré tout morts dans le pays. Ils peuvent aussi développer un Covid long, ou des cas graves de syndrome inflammatoire multisystémique pédiatrique. Pfizer a déclaré vouloir déposer « au début de juillet » une demande d’autorisation pour cette tranche d’âge auprès de l’Agence européenne des médicaments (EMA).
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