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Polio : Résurgence outre-Manche, en Israël et aux Etats-Unis : le vaccin comme arme de défense absolue

Le 10 août, le Royaume-Uni a lancé une campagne de vaccination d’urgence contre la polio pour tous les enfants de moins de 10 ans résidant à Londres. La réapparition du virus outre-Manche, en Israël et aux Etats-Unis, où un homme est paralysé partiellement depuis juillet, fait craindre une épidémie.

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Publié le 18 août 2022 à 18h00, modifié le 24 mars 2023 à 11h48

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Un agent de santé administre un vaccin antipoliomyélitique oral à un enfant, à Mbezi Makabe, en Tanzanie, le 21 mai 2022.

C’est une maladie qui semblait d’un autre âge en Occident. Le 21 juillet, les Etats-Unis ont rapporté leur premier cas de poliomyélite depuis près de dix ans. L’homme touché, âgé de 20 ans, réside dans le comté de Rockland, à 48 kilomètres de New York. Il s’était rendu à l’hôpital à la suite d’une paralysie de la jambe. Rapidement diagnostiqué comme étant infecté par le poliovirus, l’agent responsable de la maladie, il souffre toujours d’une paralysie partielle. Il n’était pas vacciné.

Les pays riches avaient presque oublié cette affection très contagieuse, due à un virus qui s’attaque au système nerveux et peut provoquer un handicap moteur permanent. Son mode de transmission habituel est la voie oro-fécale, à partir d’une eau ou d’une nourriture souillée. Avant le début des campagnes massives de vaccination, au milieu et à la fin des années 1950 en Occident, cette maladie semait l’effroi. Surtout chez les parents d’enfants de moins de 5 ans, cibles de prédilection du virus. En France, entre 1943 et 1988, la polio a provoqué 32 793 paralysies et tué 3 315 personnes.

Depuis 1988, le nombre de cas de polio s’est effondré de 99 %. Une chute spectaculaire, due au déploiement de l’Initiative mondiale pour l’éradication de la poliomyélite, lancée sous l’impulsion de gouvernements nationaux, de l’Organisation mondiale de la santé, du Rotary International, des centres pour le contrôle et la prévention des maladies américains et de l’Unicef. Elle a ensuite reçu le soutien massif de la Fondation Bill et Melinda Gates et de Gavi, l’Alliance du vaccin. Résultat : alors qu’en 1988, le nombre de cas était estimé à 350 000, avec un virus endémique dans plus de 125 pays, seulement six cas de paralysies dues à des poliovirus sauvages ont été notifiés en 2021. Deux pays seulement, l’Afghanistan et le Pakistan, continuent de connaître des flambées de polio liées au virus sauvage.

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Le jeune Américain, cependant, n’a pas été contaminé dans un de ces pays. Sa paralysie résulte d’un fait troublant, déjà observé ailleurs. Le virus qui l’a frappé dérivait d’un vaccin oral utilisé dans de nombreux pays en développement. Un vaccin contenant un poliovirus rendu inoffensif mais toujours vivant, qui a ensuite muté, parce qu’il s’est multiplié chez de nombreuses personnes non vaccinées.

« Un danger à New York »

Le scénario est le suivant. Une personne reçoit un de ces vaccins oraux. Elle excrète alors plusieurs semaines le poliovirus dans ses selles. « Si, autour d’elle, il n’y a que des personnes vaccinées oralement, ce virus ne trouvera personne à infecter, raconte Maël Bessaud, expert des poliovirus à l’Institut Pasteur. Mais si elle rencontre de nombreux individus non vaccinés, ou si elle se rend dans une région où seul le vaccin inactivé est utilisé, ce virus pourra se mettre à circuler. » S’il se propage pendant plusieurs mois d’une personne non vaccinée à une autre, il pourra accumuler beaucoup de modifications dans son génome. C’est alors qu’il pourra redevenir virulent et provoquer des paralysies.

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