Le ministre de la santé n’aura finalement pas attendu l’avis du comité consultatif national d’éthique (CCNE) pour annoncer travailler à la réintégration des soignants non vaccinés. Dès la publication, jeudi 30 mars, d’un avis de la Haute Autorité de santé (HAS) préconisant de lever l’obligation vaccinale contre le Covid-19 des soignants, François Braun a immédiatement fait savoir qu’il suivrait l’avis de cette autorité scientifique.
« Un décret sera pris » à cette fin, après concertation avec les fédérations hospitalières et les ordres des professions de santé, a-t-il fait savoir à l’Agence France-Presse. Si le cabinet du ministre affirme que la position du gouvernement sera également nourrie de l’avis que le CCNE doit rendre d’ici à la fin avril, il promet toutefois d’« aller assez vite pour qu’on puisse réintégrer les professionnels dans de bonnes conditions ». Le principe de la réintégration de ces agents, qui représentent 0,3 % des professionnels de santé, selon le ministère, est donc définitivement entériné.
De son côté, la HAS préconise plus précisément de rétrograder cette obligation vaccinale au niveau d’une recommandation forte. « La levée d’une obligation vaccinale pour les professionnels ne remet pas en question l’intérêt de cette vaccination, que ce soit en milieu professionnel ou en population générale », insiste toutefois dans un communiqué l’autorité indépendante. Un avis attendu qui n’en suscite pas moins l’incompréhension d’une grande partie du monde soignant.
Dans ce nouvel avis, consacré également aux obligations vaccinales visant la diphtérie, le tétanos, la poliomyélite et l’hépatite B, la HAS a pris en compte les données épidémiologiques actuelles, qui montrent que les nouvelles contaminations, hospitalisations et morts se maintiennent à des niveaux très bas, malgré une recrudescence des recours aux soins en ville et aux urgences depuis trois semaines. Par ailleurs, c’est désormais le recombinant XBB.1.5 qui circule majoritairement en France, avec 59 % des séquences lors de l’enquête Flash menée du 6 au 12 mars, et « présente des caractéristiques similaires à l’ensemble des autres sous-lignages d’Omicron », souligne la HAS.
Chaque jour, plus de vingt personnes continuent toutefois à mourir de cette maladie en France. « La fin de l’épidémie n’est pas encore là, nous pouvons avoir des surprises, a souligné jeudi Elisabeth Bouvet, présidente de la commission technique des vaccinations de la HAS. Cette préconisation pourra être revue en fonction de l’évolution de l’épidémie. »
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