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Le commerce d’espèces d’animaux sauvages accroît le risque de zoonoses

En multipliant les contacts entre faune sauvage et humains, les trafics illicites augmentent le risque de transmission de pathogène entre espèces. Un enjeu majeur de santé publique.

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Publié le 07 avril 2023 à 04h00, modifié le 07 avril 2023 à 07h50

Temps de Lecture 2 min.

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Plus les contacts entre humains et animaux sauvages se multiplient, plus les risques d’émergence zoonotique augmentent. Ebola, Zika, Nipah : de nombreux exemples de virus illustrent ce principe en apparence simple. Une étude faisant référence sur le sujet depuis 2008 estime à 60 % la part de maladies émergentes provenant de pathogènes d’origine animale. Parmi eux, près de 72 % sont issus de la faune sauvage.

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Depuis plusieurs dizaines d’années, les activités humaines, comme la déforestation, accentuent ce phénomène en bousculant les frontières entre animaux et humains. « Le commerce de la faune sauvage est en pleine expansion. Il a été multiplié par cinq en quinze ans, souligne par ailleurs Benjamin Roche, directeur de recherche à l’Institut de recherche pour le développement. C’est une mise en contact directe des animaux avec la population humaine qui augmente nécessairement le risque zoonotique. »

Un enjeu de taille, selon le chercheur, qui a participé à la rédaction du rapport 2020 de la plate-forme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques. « Le commerce de faune sauvage est sans doute plus régulable à l’échelle planétaire que la déforestation, c’est donc un levier puissant à actionner », ajoute-t-il.

Attention particulière sur les primates

La logistique impliquée dans ce commerce peut elle aussi participer à augmenter le nombre d’animaux infectés, voire faire émerger de nouveaux virus par recombinaisons lors du contact étroits entre des espèces lors de leur acheminement commercial. Au niveau mondial, les oiseaux (45 %) et les mammifères (23 %) sont les plus commercialisés, devant les reptiles (13 %) et les amphibiens (8 %), selon une étude parue dans Science en 2019. Ceux-là mêmes qui sont considérés comme les principaux réservoirs d’agents pathogènes à potentiel pandémique, en particulier les chauves-souris, les rongeurs, les primates et certains oiseaux aquatiques.

Les primates font l’objet d’une attention particulière car ils ont de nombreux gènes en commun avec les humains. Plusieurs cas de transmission du virus Ebola par l’intermédiaire de carcasses de singes ont été retranscrits dans la littérature scientifique. La manipulation des carcasses avant tout procédé de conservation et le contact avec des fluides corporels ont pu être à l’origine de passages de la barrière d’espèces.

« La faune sauvage héberge des pathogènes qu’on ne connaît pas toujours et pour lesquels l’humain n’a pas développé de défenses immunitaires, explique Elodie Monchâtre-Leroy, directrice du laboratoire de la rage et de la faune sauvage de Nancy, sur le risque zoonotique lié au trafic d’animaux sauvages. S’il y a un risque de transmission zoonotique lors d’un contact avec la faune sauvage quel qu’il soit, l’homme pourra être malade. »

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