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Des géants des pesticides accusés d’avoir dissimulé la toxicité de leurs produits pour le cerveau en développement

Selon une étude publiée jeudi, plusieurs fabricants ont soustrait aux autorités européennes des résultats de tests qui mettaient notamment en évidence les effets délétères de leurs substances sur des animaux de laboratoire exposés in utero.

Par  (avec la Bayerischer Rundfunk, « Der Spiegel », la SRF et « The Guardian »)

Publié le 01 juin 2023 à 06h01, modifié le 01 juin 2023 à 10h44

Temps de Lecture 6 min.

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Le siège de l’Autorité européenne de sécurité des aliments, à Parme (Italie).

Alors que les troubles du neurodéveloppement (autisme, déficit de l’attention et hyperactivité, handicaps intellectuels, etc.) sont en forte augmentation dans de nombreux pays, dont la France, les travaux du chimiste Axel Mie (université de Stockholm, Institut Karolinska) et de la toxicologue Christina Rudén (université de Stockholm) risquent fort de susciter un vif intérêt. Et une forte polémique.

Dans la foulée de précédents travaux sur le glyphosate parus en septembre 2022, les deux scientifiques suédois montrent, dans une étude publiée jeudi 1er juin par la revue Environmental Health, que plusieurs fabricants de pesticides ont soustrait aux autorités européennes des résultats défavorables de tests de toxicité pour le cerveau en développement (DNT, pour developmental neurotoxicity) – tests qu’ils avaient menés sur leurs substances en vue de leur évaluation, avant autorisation de mise sur le marché. Des résultats révélés en exclusivité par Le Monde, la Bayerischer Rundfunk et Der Spiegel en Allemagne, la Schweizer Radio und Fernsehen (SRF) en Suisse et The Guardian au Royaume-Uni.

Au départ, les deux chercheurs ont procédé à un travail de fourmis. Ils ont comparé, dans des milliers de pages de dossiers réglementaires, les données transmises par les fabricants aux autorités américaines, d’une part, et européennes, d’autre part. Ils ont ainsi pu identifier neuf pesticides pour lesquels plusieurs industriels (dont Bayer et Syngenta) ont réalisé et soumis des études de DNT à l’Environment Protection Agency (EPA) américaine, mais pas à l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA). Menés sur des animaux de laboratoire entre 2001 et 2007, ces tests n’ont ainsi pas été pris en compte par le régulateur européen lors des premières autorisations de ces neuf substances (abamectine, éthoprophos, buprofézine, fénamidone, fénamiphos, fluaziname, glyphosate-trimésium, pymétrozine, pyridabène), pour la plupart accordées à la fin des années 2000.

« Ces travaux doivent être considérés d’autant plus sérieusement que les impacts des pesticides sur les troubles du neurodéveloppement sont avérés de manière univoque, non seulement sur des animaux de laboratoire, mais aussi sur les humains, commente le neurobiologiste Yehezkel Ben-Ari, directeur de recherche émérite à l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), qui n’a pas participé aux travaux des chercheurs suédois. Sur l’autisme en particulier, mais aussi sur le quotient intellectuel, on sait que les expositions maternelles ont un effet sur l’enfant à naître. »

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