« Le diabète, une maladie déterminante du XXIe siècle. » En publiant une série d’études consacrées au diabète, vendredi 23 juin, la revue scientifique britannique The Lancet alerte : « Le monde n’a pas compris la nature sociale du diabète et a sous-estimé son échelle véritable et la menace qu’il pose », écrit-elle dans son éditorial. Le nombre de personnes diabétiques connaît une hausse drastique dans le monde. D’ici à 2050, plus de 1,3 milliard d’individus devraient souffrir de cette maladie qui altère la qualité de vie, implique des taux de mortalité élevés et exacerbe de nombreux autres maux.
Cette nouvelle estimation de la revue médicale s’accompagne de plusieurs articles détaillant la manière dont les inégalités persistantes dans l’accès aux traitements et à des conditions de vie favorables aggravent le fardeau du diabète dans les pays à faibles revenus et parmi les minorités de ceux à hauts revenus.
La progression du diabète s’accélère, puisque 529 millions de personnes en souffraient en 2021, selon les modèles élaborés par les experts réunis au sein du Global Burden of Disease par l’Institute for Health Metrics and Evaluation, installé à Seattle (Etats-Unis). La prévalence de cette pathologie, c’est-à-dire la part de malades dans une population donnée, est passée de 3,2 % en 1990 à 6,1 % en 2021 et devrait atteindre 9,8 % en 2050. Cette évolution est portée par l’augmentation à venir du nombre de personnes souffrant d’obésité et de surpoids, mais aussi par l’insécurité alimentaire au sens large, ainsi que par l’âge vieillissant de la population dans les prochaines décennies.
En effet, la quasi-totalité (96 %) des cas de diabète rapportés dans le monde aujourd’hui sont de type 2, qui apparaît majoritairement chez les personnes âgées de plus de 40 ans, en lien avec une alimentation défavorable et le manque d’activité physique chez les personnes génétiquement prédisposées à cette pathologie. Mais ce diabète se développe aussi chez les moins de 19 ans. Les premiers signaux sont venus des Etats-Unis, où la prévalence dans cette population a doublé dans les vingt dernières années.
Le Qatar bat tous les records
Si avoir deux parents diabétiques donne une chance sur deux de développer soi-même la maladie, les principaux facteurs de risque restent d’abord d’avoir un indice de masse corporelle élevé, une alimentation trop riche en viande et en sucres et pas assez en fruits, en légumes et en fibres, un environnement pollué, une consommation de tabac et d’alcool importante et une trop faible activité physique.
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