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Les pneumopathies infantiles connaissent une forte recrudescence en France

Pour expliquer le regain épidémique, les médecins évoquent le retour d’une bactérie peu active ces dernières années. Certains font aussi l’hypothèse d’un effet de rattrapage après la pandémie de Covid-19.

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Publié le 25 novembre 2023 à 10h24

Temps de Lecture 2 min.

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Une hausse importante des cas de pneumopathies chez les enfants est signalée par Santé publique France, dans des bilans hebdomadaires publiés mercredi 22 novembre. Le bulletin national d’information Oscour évoque, pour la semaine du 13 au 19 novembre, une hausse de 44 % des passages aux urgences pour ce motif chez les 0-2 ans par rapport à la semaine précédente, et de 23 % chez les 2-14 ans, pour un total de 2 136 passages. SOS-Médecins évoque de son côté une hausse de 30 % des actes médicaux chez les 2-14 ans, soit 641 actes. L’activité médicale pour pneumopathie est ainsi environ deux fois plus importante que lors des deux saisons précédentes.

Comment l’expliquer ? D’abord, les épidémies virales, comme la bronchiolite et la grippe, sont corrélées chaque année à des hausses d’infections bactériennes pouvant causer des pneumonies. « En cas d’infection virale, le virus va fragiliser la muqueuse respiratoire, ce qui favorise ensuite une infection bactérienne », rappelle Romain Basmaci, chef du service de pédiatrie générale et des urgences pédiatriques de l’hôpital Louis-Mourier (Assistance publique-Hôpitaux de Paris, AP-HP) et secrétaire général de la Société française de pédiatrie.

Diagnostic difficile à établir

A ce mécanisme classique, un autre facteur s’ajoute cet automne : Mycoplasma pneumoniae, une bactérie que les médecins avaient peu rencontrée ces dernières années. « On constate sa résurgence dans tout l’hémisphère Nord », selon Antoine Flahault, directeur de l’Institut de santé globale à Genève, qui précise que « les épidémies de Mycoplasma pneumoniae surviennent tous les trois à sept ans sans qu’on sache très bien pourquoi ».

Difficile d’évaluer précisément la part de responsabilité de cet agent pathogène, selon M. Basmaci, car le diagnostic n’est pas toujours facile : il repose sur un test PCR, « mais ce n’est pas parce qu’on le détecte dans le nez qu’il est responsable de l’infection ». De plus, ce test n’est pas un examen de routine, et il n’est pas réalisé en médecine de ville mais seulement à l’hôpital.

Pour mieux saisir l’ampleur de l’épidémie, « il faut dépister et alerter les médecins », selon Gilles Pialoux, chef du service des maladies infectieuses et tropicales à l’hôpital Tenon (AP-HP), mais aussi « envoyer les échantillons au centre national de référence pour quantifier la poussée de Mycoplasma pneumoniae et évaluer sa résistance aux antibiotiques ».

On sait de longue date que cet agent pathogène résiste à l’amoxicilline, mais il est sensible aux médicaments de la classe des macrolides. Cependant, des souches bactériennes peuvent au fil du temps développer des mutations qui leur permettent de survivre à ces molécules. Ce phénomène d’antibiorésistance nourrit d’ailleurs des inquiétudes, parmi la communauté médicale, quant à la poussée de pneumopathies constatée dans le nord de la Chine.

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