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COP28 : l’accord sur les énergies fossiles est-il « historique » ou reste-t-il une « coquille vide » faute d’être contraignant ?

Certains scientifiques voient un signal positif dans le texte, d’autant plus qu’il a été conçu dans un Etat du golfe Persique. D’autres estiment au contraire qu’il lui manque un accompagnement des pays émergents.

Par  (Dubaï, envoyé spécial )

Publié le 14 décembre 2023 à 05h17, modifié le 14 décembre 2023 à 09h58

Temps de Lecture 4 min.

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Manifestation après la publication de l’accord sur les énergies fossiles, lors de la COP28 à Dubaï, aux Emirats arabes unis, le 13 décembre 2023.

Le mécanisme diplomatique monté à Dubaï (Emirats arabes unis) lors de la COP28 sera-t-il assez solide pour accélérer l’action climatique et remettre le monde sur la voie d’un réchauffement plus supportable ? Le marteau de Sultan Al-Jaber était à peine tombé, mercredi 13 décembre, que beaucoup de scientifiques hésitaient, certains préférant voir le signal envoyé au monde entier, d’autres soulignant l’absence d’un vocabulaire contraignant. « La diplomatie climatique, ce sont souvent de petits pas, mais ce pas-là est plus grand que les autres, résume Jean-Pascal van Ypersele, climatologue et ancien vice-président du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC). Car il s’agit aussi d’un combat culturel, et cette conférence envoie le message, aux dirigeants, aux industriels, au grand public, qu’il est nécessaire de se diriger vers une planète sans fossiles. »

Impossible de déterminer encore avec précision quelle influence aura ce texte de COP qui pointe, de façon inédite, la responsabilité des énergies fossiles. Prolongement de l’accord de Paris, le Global Stocktake négocié à Dubaï souffre de la même faiblesse : non contraignant, il repose sur la bonne volonté des Etats. Son succès dépendra des politiques mises en œuvre dans les mois à venir. « De nouvelles sources financières, de nouveaux plans climatiques ambitieux et des avancées en termes d’adaptation doivent encore être discutés au-delà de la COP28 et avant la COP29 », s’est ainsi projetée Laurence Tubiana, présidente de la Fondation européenne pour le climat et architecte de l’accord de Paris.

En 2015, à Paris, les Etats s’étaient engagés à limiter le réchauffement « nettement en dessous de 2 °C » et « en poursuivant l’action menée pour limiter l’élévation de la température à 1,5 °C ». Pour mesurer leurs efforts, ils doivent présenter tous les cinq ans leurs contributions déterminées au niveau national (CDN), c’est-à-dire leur plan d’action pour respecter le texte. Sur la forme, ils jouent plutôt le jeu : 94 % des 195 parties ont envoyé leur stratégie à l’ONU. Les prochaines CDN, présentées au plus tard en 2025, devront maintenant tenir compte des nouveaux mots trouvés à Dubaï. Ce qui veut dire que les gouvernements devraient adapter leurs trajectoires de production et de consommation des énergies fossiles.

La finance climatique au cœur de la COP29 à Bakou

Si l’accord de Paris n’a pas suffi – le monde est toujours sur une trajectoire de + 2,7 °C –, il n’a pas été inutile non plus. Selon l’Emissions Gap Report du Programme des Nations unies pour l’environnement, publié le 20 novembre, les émissions de gaz à effet de serre auraient été de 16 % supérieures au niveau de 2019 sans l’accord de Paris, alors que les courbes mènent actuellement vers une hausse d’environ 2 %. Très loin des – 43 % préconisés par le GIEC.

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