A elles deux, l’Europe et l’Asie centrale ont enregistré au moins trente fois plus de cas de rougeole en 2023 qu’en 2022, avec près de 31 000 cas contre 900 l’année précédente, selon des annonces conjointes de l’Unicef et de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) faites en décembre. Le Kazakhstan compte pour près de la moitié de cette recrudescence, avec 69 cas pour 100 000 habitants, soit 13 200 cas au total. Le Kirghizistan arrive en deuxième position avec 58 cas pour 100 000 habitants, soit 3 800 cas en tout.
Dans l’Union européenne (UE), la Roumanie est durement touchée avec 9,6 cas pour 100 000 habitants, soit 1 800 cas. Pendant les neuf premiers mois de 2023, d’après le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC), 1 400 cas de rougeole ont été enregistrés dans vingt-deux pays membres. C’est quatorze fois plus qu’en 2022, quand 100 cas avaient été recensés dans quatorze pays sur la même période.
« Une augmentation aussi spectaculaire nécessite une attention urgente et des mesures de santé publique pour protéger les enfants contre cette maladie dangereuse et mortelle », a déclaré Regina De Dominicis, directrice régionale de l’Unicef pour l’Europe et l’Asie centrale. Hans Henri P. Kluge, le directeur régional de l’OMS pour l’Europe, a souligné que ces épidémies avaient causé près de 21 000 hospitalisations.
121 000 morts en 2021
Concernant l’Asie centrale, l’Unicef dit avoir connaissance de quatre signalements de décès au Kirghizistan et d’un en Arménie en 2023. Pour l’UE, le dernier bilan de l’ECDC mentionne un décès – un enfant roumain de moins de 1 an.
Les trois régions du monde les plus touchées par la maladie restent l’Afrique, le Proche-Orient et le Moyen-Orient, ainsi que l’Asie du Sud-Est, avec environ 70 000 cas chacune, un ordre de grandeur comparable à 2022. L’OMS estime que la rougeole a fait 121 000 morts dans le monde en 2021, dont une écrasante majorité dans des pays à faible revenu.
La France elle-même a connu un important foyer en 2023. L’ECDC mentionne 64 cas en Ardèche, survenus entre septembre et novembre, pour la plupart dans le même collège. Alors que la vaccination antirougeole est obligatoire en France pour tous les enfants nés après le 1er janvier 2018, l’agence européenne souligne que le taux de vaccination dans ce département n’est que de 85 % pour la première dose, et plus faible pour la seconde.
Les premiers symptômes, une dizaine de jours après l’infection, sont une forte fièvre, des écoulements du nez, des yeux rouges et des points blanchâtres dans la bouche. Apparaît ensuite une éruption cutanée sur le visage et sur le cou qui s’étend vers le bas du corps. Des complications telles que la cécité, l’encéphalite, la diarrhée importante avec déshydratation ou encore la pneumonie sont susceptibles de frapper les enfants malnutris ou dont le système immunitaire est affaibli. La maladie virale, qui touche surtout les moins de 5 ans, se transmet par des gouttelettes de sécrétions nasales ou pharyngées.
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