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Les vaccins se font une place dans le combat contre la dengue

La Haute Autorité de santé prévoit de publier en juin une recommandation concernant le vaccin japonais Qdenga, tandis que l’Institut Butantan au Brésil poursuit ses travaux. « Une nouvelle époque » dans la lutte anti-dengue.

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Publié le 22 février 2024 à 15h39, modifié le 22 février 2024 à 17h27

Temps de Lecture 3 min.

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Une femme de 24 ans va recevoir une injection du vaccin contre la dengue Qdenga, dans le cadre d’une recherche visant à évaluer l’efficacité du vaccin, à Rio de Janeiro, le 16 février 2024.

Après les déboires, l’espoir ? Alors que la dengue a touché au moins 5 millions de personnes et causé 5 000 morts en 2023 selon l’Organisation mondiale de la santé, les avancées dans le développement de vaccins laissent espérer une amélioration substantielle de la prévention de cette maladie causée par un arbovirus transmis par des moustiques et pouvant causer forte fièvre, maux de tête, nausées et vomissements.

Lire aussi (archive 2018) | Article réservé à nos abonnés Vaccination contre la dengue : le fiasco de Sanofi

Jusqu’à récemment, la courte histoire de la vaccination anti-dengue était surtout marquée par les revers de Dengvaxia, le vaccin injectable en trois doses lancé par Sanofi à la fin de 2015. Deux ans plus tard, le laboratoire français avait reconnu que des formes sévères de la dengue étaient susceptibles de se produire après l’administration de son produit.

Le mécanisme des « anticorps facilitants » est le principal suspect de cet effet délétère. Pour le comprendre, il faut rappeler que quatre sérotypes du virus de la dengue peuvent infecter un organisme humain. Une première infection par l’un de ces sérotypes suscite la production d’anticorps qui protègent contre ce sérotype en particulier, mais pas contre les autres. En cas de réinfection par un autre sérotype, il peut alors arriver que les anticorps déjà présents dans l’organisme, mal ajustés au nouveau venu ou trop peu nombreux, ne parviennent pas à l’inhiber et augmentent au contraire sa capacité infectieuse.

Si le Dengvaxia est injecté à une personne qui n’a jamais eu la dengue, dite « séronégative », il jouerait ainsi le rôle d’une première infection et préparerait le terrain à des formes graves en cas d’infection ultérieure. Mais, s’il est administré après une première infection, il s’avère protecteur, souligne Xavier de Lamballerie, responsable du Centre national de référence sur les arbovirus : dans ce cas, « le vaccin va réveiller la réponse immunitaire déjà là ».

Des tests pas assez fiables

Par conséquent, quand l’Agence européenne des médicaments a autorisé le Dengvaxia en décembre 2018, elle ne l’a recommandé que pour les personnes de 6 à 45 ans présentant un antécédent d’infection par la dengue. Une campagne de vaccination respectant cette indication requiert ainsi un vaste dépistage préalable. Or, les tests disponibles ne sont pas assez fiables, a rappelé la Haute Autorité de santé (HAS) en septembre 2023 dans une note de cadrage, en ajoutant qu’ils peuvent générer des faux positifs car ils sont aussi sensibles à d’autres virus tels que Zika ou le virus du Nil occidental.

« Dengvaxia a eu le grand mérite d’ouvrir la voie, mais il est vraiment difficile à utiliser », constate M. de Lamballerie. Cela explique pourquoi « le vaccin est en pratique très peu utilisé en France », comme le constatait, en avril 2023, un avis du Comité de veille et d’anticipation des risques sanitaires (Covars).

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