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Le Covid-19 a fait perdre un an et demi d’espérance de vie à l’humanité, selon une étude

Une vaste compilation de statistiques, parue dans « The Lancet », estime la surmortalité imputable à la pandémie entre 2019 et 2021 à 15,9 millions d’individus. Durant cette période, malgré tout, la mortalité infantile a, elle, continué à décroître.

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Publié le 12 mars 2024 à 21h30, modifié le 13 mars 2024 à 09h32

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Des personnes assistent à l’enterrement d’un membre de leur famille, décédé du Covid-19, au cimetière Campo da Esperanca, dans le quartier de Taguatinga à Brasilia, le 3 septembre 2020.

Un an après que l’Organisation mondiale de la santé a levé l’alerte maximale sur le Covid-19, et tandis que le SARS-CoV-2 cause encore des dizaines de milliers de cas par semaine, les statisticiens continuent d’évaluer l’impact du virus sur la démographie.

Ainsi, d’après une étude publiée par la revue scientifique britannique The Lancet mardi 12 mars, l’espérance de vie à travers le monde a reculé d’une année et demie (1,6 an) entre 2019 et 2021. Cela correspond à une surmortalité de 15,9 millions de décès pendant les deux années de la phase aiguë de la pandémie.

Le Covid-19 a ainsi porté un brutal coup d’arrêt à l’augmentation continue de l’espérance de vie depuis l’après-guerre : entre 1950 et 2019, elle était passée de 51,6 ans à 76 ans pour les femmes et de 46,7 ans à 70,8 ans pour les hommes. Cet effet a concerné 84 % des quelque deux cents pays couverts par l’étude, qui relève que les tranches d’âges les plus jeunes ont été « minimalement affectées ».

« Pour les adultes du monde entier, la pandémie de Covid-19 a eu un impact plus massif que n’importe quel événement survenu ces cinquante dernières années, y compris les conflits et les catastrophes naturelles », a déclaré dans un communiqué de presse Austin E. Schumacher, professeur à l’Institut pour la mesure et l’évaluation de la santé de Washington et l’un des auteurs de l’étude. A ses yeux, la baisse d’espérance de vie imputable à la pandémie témoigne des « potentiels effets dévastateurs des agents pathogènes émergents ».

Il apparaît que la pandémie a été « d’une gravité disproportionnée » dans des pays d’Afrique subsaharienne, du Moyen-Orient, d’Asie du Sud et d’Amérique latine. L’étude relève cependant que la corrélation entre le niveau de développement d’un pays et la sévérité du Covid-19 n’est « pas particulièrement forte ». En clair, cela signifie que le nouveau coronavirus n’a pas été automatiquement plus meurtrier dans les pays pauvres – les auteurs citent les exemples du Bouthan et des îles Salomon.

Impact positif de la vaccination

En revanche, des pays comme la Bolivie ou l’Afrique du Sud ont subi des taux de mortalité bien supérieurs à des nations de même niveau de développement. Pour les auteurs, ces résultats montrent que la vaccination, des politiques publiques adaptées ou encore les changements de comportement individuels ont eu des impacts positifs indépendamment de la richesse des pays.

L’étude souligne aussi que la mortalité infantile a continué de diminuer pendant la pandémie, « quoique à un rythme plus lent que pendant les années précédentes ». De fait, 4,7 millions d’enfants de moins de 5 ans sont morts en 2021, contre 5,2 millions en 2019. Si la tendance reste bien orientée, les chercheurs remarquent qu’à ce rythme trente-huit pays ne parviendront pas à descendre sous le taux de 25 morts pour mille naissances vivantes en 2030, l’un des objectifs de développement durable fixés par les Nations unies. Les disparités régionales restent majeures : parmi tous les enfants de moins de 5 ans morts en 2021, la moitié vivait en Afrique subsaharienne et un quart en Asie du Sud.

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