Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

La propagation rapide d’une infection bactérienne grave inquiète le Japon

Le pays fait face à des formes sévères d’infections invasives à streptocoque A, qui se propagent à un rythme soutenu et sont mortelles dans un cas sur trois. Le relâchement des mesures d’hygiène après la pandémie de Covid-19 contribuerait à leur propagation.

Par  et  (Tokyo, correspondance)

Publié le 20 mars 2024 à 20h57, modifié le 21 mars 2024 à 10h17

Temps de Lecture 4 min.

Read in English

Article réservé aux abonnés

Dans une rue commerçante du centre d’Osaka (Japon), le 15 mars 2024.

Le Japon s’inquiète de l’explosion des cas du très grave syndrome de choc toxique streptococcique (SCTS) dus à des streptocoques du groupe A (SGA ou streptocoques pyogènes). L’Institut national des maladies contagieuses a recensé 422 cas entre le 1er janvier et le 17 mars. Il en avait dénombré 941 en 2023. Vingt-sept des quarante-sept départements de l’Archipel sont en alerte rouge à cette infection dont le taux de mortalité dépasse 30 %.

La situation est d’autant plus sérieuse que les autorités ont découvert à l’été 2023 – et pour la première fois au Japon –, un SGA de la lignée M1UK (souche britannique, la plus fréquente en Europe), plus virulente et plus transmissible.

Parfois surnommée « mangeuse de chair », la bactérie, dont de nombreuses personnes sont porteuses sans le savoir ni tomber malades, peut induire une infection des tissus sous-cutanés et une fasciite nécrosante, du nom du fascia, le tissu qui recouvre les muscles. Puis surviennent une défaillance de plusieurs organes avec notamment une insuffisance rénale aiguë, un syndrome de détresse respiratoire elle aussi aiguë et une coagulation intravasculaire disséminée, anomalie de la coagulation pouvant se traduire par des hémorragies et des thromboses. Le tout à un rythme rapide. « Un tiers des personnes qui développent la maladie peuvent mourir dans les quarante-huit heures », explique Ken Kikuchi, spécialiste des maladies infectieuses à l’université de médecine des femmes de Tokyo, qui se dit « très préoccupé » par l’augmentation observée en 2024.

Bactéries « mangeuses de chair »

Les malades qui ne décèdent pas peuvent subir de lourdes conséquences. Dans un reportage du 22 janvier, la chaîne TV Asahi citait le cas d’un homme ayant ressenti une douleur à la jambe après une journée à jouer au basket. Sa jambe a enflé, devenant par endroits violacée, et sa température a atteint 40 °C. Il a consulté un médecin, qui n’a pas fait d’analyses sanguines mais a prescrit des antibiotiques et des médicaments contre la fièvre. « Si j’avais trop mal, j’avais aussi des analgésiques », a-t-il témoigné. Une semaine plus tard, il a été hospitalisé d’urgence après un évanouissement : « Une septicémie due à des “bactéries mangeuses de chair” a été diagnostiquée. » Il a dû être amputé de la jambe et a survécu après un séjour en soins intensifs.

La transmission des SGA se ferait par gouttelettes. Mais, soulignent les centres américains de contrôle et de prévention des maladies, « pour près de la moitié des personnes atteintes de SCTS, les experts ne savent pas comment la bactérie s’est introduite dans l’organisme. Parfois, elle pénètre par des ouvertures, comme une blessure ou une plaie chirurgicale. Elle peut également pénétrer par les muqueuses, à l’intérieur du nez et de la gorge. »

Il vous reste 60.33% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.