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Pandémies : l’impossible mise en place d’un accord mondial

Les Etats membres de l’OMS se réunissent cette semaine à Genève sans pour autant être parvenus à un accord pour une réponse plus équitable aux pandémies entre pays développés et pays du Sud. L’élan politique en faveur de ce texte suscité par la crise du Covid-19 semble retombé.

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Publié le 27 mai 2024 à 19h41, modifié le 27 mai 2024 à 19h57

Temps de Lecture 3 min.

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L’ouverture de la 77e assemblée mondiale de la santé, au siège européen des Nations unies à Genève, en Suisse, le lundi 27 mai 2024.

La soixante-dix-septième assemblée mondiale de la santé s’est ouverte à Genève, lundi 27 mai, avec une absence remarquée : celle d’un projet d’accord consensuel pour mieux protéger le monde de pandémies futures comparables à celle de Covid-19. Ce n’est pas exactement que rien n’existe : depuis deux ans et demi, l’« organe intergouvernemental de négociation » (INB) instauré par les 194 Etats membres de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a patiemment travaillé sur un texte. Cependant, il a mis fin à ses travaux vendredi sans venir à bout de toutes les dissensions.

« Bien sûr, nous aurions tous souhaité être capables d’atteindre un consensus sur l’accord à temps pour cette assemblée de la santé et franchir la ligne d’arrivée, mais je reste confiant dans le fait que vous y arriverez, car où il y a une volonté, il y a un chemin », a lancé le patron de l’OMS, l’Ethiopien Tedros Adhanom Ghebreyesus, lundi, en séance plénière. Vendredi, déjà, dans un communiqué de l’OMS, les deux coprésidents de l’INB avaient exhorté les Etats à poursuivre leurs efforts. « Le monde ne doit pas détourner son attention de la tâche en cours », selon la Sud-Africaine Precious Matsoso ; « il est clair qu’il existe un accord parmi les gouvernements sur le fait que le monde doit forger une nouvelle approche pour combattre les pandémies », a fait valoir le Néerlandais Roland Driece.

Reste à savoir quelle approche, dans le détail, pourrait efficacement protéger l’humanité des millions de morts et des graves inégalités sanitaires enregistrés pendant la dernière pandémie. Financement, accès aux vaccins et aux traitements, assouplissement des règles de la propriété intellectuelle pour les produits de santé, transferts de technologie et de savoir-faire, transparence des contrats entre Etats et fabricants… Au fil des versions, le projet d’accord a cherché à bousculer le statu quo avec l’objectif de soutenir « l’équité » dans la réponse aux pandémies, au bénéfice notamment des pays à revenu faible ou intermédiaire. Mais les échanges ont été si laborieux que l’INB, qui visait d’abord le 28 mars pour rendre sa copie, s’est accordé deux sursis successifs, au début et à la fin de mai, qui n’auront pas suffi pour aboutir.

« Condition posée à l’accès aux informations »

Un article en particulier a aimanté les tractations. Il prévoit un « système d’accès aux agents pathogènes et de partage des bénéfices », à travers lequel l’échange des informations concernant les agents pathogènes, indispensables au développement de vaccins et de traitements, serait associé à des garanties pour l’accès aux produits de santé élaborés grâce à ce partage de données. La puissante Fédération internationale des fabricants et associations pharmaceutiques a répété ses mises en garde envers un tel mécanisme. A ses yeux, toute condition posée à l’accès aux informations sur les pathogènes risque d’obérer la capacité de l’industrie à développer rapidement des contre-mesures. De son côté, dans une volée d’amendements au projet d’accord, l’Union européenne a fait part de ses réserves, doutant de l’« approche conceptuelle » et de la « faisabilité » du dispositif.

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