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Contre l’A69 dans le Tarn, un troisième rassemblement moins suivi : « Les gens ont eu peur, Darmanin a gagné »

Entre 2 500 et 6 000 personnes se sont réunies, samedi, pour contester le projet d’autoroute entre Castres et Toulouse prévu pour 2025. La manifestation s’est conclue par des affrontements avec les forces de l’ordre.

Par  (Puylaurens, Tarn, envoyé spécial) et  (Puylaurens, Tarn, envoyée spéciale)

Publié le 09 juin 2024 à 03h30, modifié le 09 juin 2024 à 10h06

Temps de Lecture 5 min.

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Sur le campement des opposants au projet d’autoroute 69 (A69) reliant Toulouse à Castres, près de Puylaurens (Tarn), le 8 juin 2024.

Interdit avant même qu’une demande d’autorisation ait été déposée, le troisième grand rassemblement d’opposition à l’autoroute 69 (A69), baptisé « Roue libre », a réuni, samedi 8 juin à Puylaurens (Tarn), moins de monde que les précédents : 6 000 personnes selon les organisateurs ; « 2 500 à 3 000 » sur le camp de base à la mi-journée, selon la préfecture, dont « 1 600 » ont pris part aux cortèges de l’après-midi. Ils étaient entre 5 000 et 10 000 en octobre 2023 pour « Ramdam sur le macadam », et entre 4 500 et 8 200 en avril 2023 pour « Sortie de route », la première mobilisation d’ampleur contre le projet d’autoroute devant relier Castres à Toulouse, prévu pour 2025.

Difficile de ne pas faire le lien entre cette mobilisation en baisse et la stratégie du gouvernement : mardi, le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, avait annoncé devant l’Assemblée nationale avoir demandé au préfet du Tarn d’interdire « cette nouvelle manifestation qui s’annonce extrêmement violente ».

Le préfet, Michel Vilbois, avait quant à lui largement communiqué sur le nombre de personnes contrôlées (1 523, « dont dix “fichés S” »), de véhicules inspectés (1 049), ou d’objets mis à l’écart en amont du rassemblement (148, dont « des planches à clous, des couteaux de toutes tailles, des haches, des serpettes, des frondes, des catapultes »). Depuis le début de la semaine, les forces de l’ordre avaient été déployées aux abords du campement, et dans les dix-sept communes situées sur le parcours du projet contesté d’autoroute. Des amendes de 135 euros avaient été promises à qui braverait l’interdiction. Samedi, 1 600 gendarmes et policiers étaient mobilisés.

« Les gens ont eu peur, Darmanin a gagné, regrettait Camille (le prénom a été modifié), journaliste trentenaire venue manifester samedi. Le préfet a dit aux braves gens de rester chez eux, les braves gens sont restés chez eux. » « Avec le battage médiatique de notre ministre de l’intérieur, la peur a régné sur cette manifestation », constatait Aline, membre de l’association La voie est libre, organisatrice avec d’autres de ce rassemblement, qui n’a tout de même pas été complètement parasité par la question sécuritaire.

Avant la « manif’action » de l’après-midi, la matinée de samedi s’est déroulée au rythme des prises de parole de nombreux opposants à l’A69 représentant, notamment, La voie est libre, Les Soulèvements de la Terre, Extinction Rebellion ou la Confédération paysanne.

« No macadam ! »

« L’heure n’est pas à l’artificialisation des terres, mais à l’installation de plus de paysans, alors que le gouvernement nous parle de souveraineté agricole et qu’on importe 60 % des fruits et légumes qu’on consomme », a dit l’un. « Les travaux n’avancent pas comme Atosca [le concessionnaire de l’A69] l’affirme. Quand ils disent “le chantier est trop avancé, on ne peut plus revenir en arrière”, c’est faux », a enchaîné un autre. « Aujourd’hui, on est au bord du craquage parce qu’on ne nous écoute pas », a dit un troisième. Une quatrième : « S’il faut passer par l’illégalité, nous le ferons de bon cœur car nous sommes légitimes, nous sommes du bon côté de l’histoire. Tant qu’on sera là, l’A69 ne passera pas. No macadam ! »

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