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A New Delhi, où la température n’est pas descendue sous les 43 °C depuis un mois, l’eau est devenue rare et chère

La capitale indienne, surpeuplée, ne parvient plus à alimenter tous les quartiers, notamment les bidonvilles, à travers son réseau délabré. Le commerce informel de la distribution d’eau par camions-citernes explose.

Par  (New Delhi, correspondante)

Publié le 19 juin 2024 à 06h30, modifié le 19 juin 2024 à 13h21

Temps de Lecture 4 min.

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Des habitants remplissent leurs récipients d’eau potable à un camion-citerne, à New Delhi, Inde, le 13 juin 2024.

Des dizaines de bidons, jerricans, seaux en plastique, s’entassent des deux côtés de la rue principale de Vivekanand Camp, à la lisière du quartier chic de Chanakyapuri, dans le sud de New Delhi. Ils ont été déposés par les habitants la veille ou dès l’aube. L’eau n’arrive plus dans ce quartier informel, alors que le thermomètre dans la capitale indienne n’est quasiment pas descendu en dessous de 43 °C depuis la mi-mai, avec des pointes jusqu’à 52 °C. La mégapole connaît la plus longue canicule de son histoire. Un camion-citerne du gouvernement passe ici deux fois par jour.

Dès 6 h 30 du matin, il est pris d’assaut par des jeunes qui se bousculent et se battent pour grimper sur le toit et installer leurs tuyaux. En bas, un autre membre de la famille remplit les contenants. En une demi-heure, l’affaire est pliée, hommes, femmes s’engouffrent dans les minuscules ruelles, pour acheminer jusqu’à leur logis leurs précieux baquets. Le quartier est doté d’une pompe commune, mais elle est à sec.

Contraste saisissant

Pushpa, 36 ans, est née dans le bidonville, de parents arrivés du Népal. Elle habite dans une maisonnette en briques, deux pièces sur deux étages, sans fenêtres, sans robinet d’eau, mais avec télévision et appareil pour rafraîchir l’air. La mère de famille préfère ne pas donner son nom, car elle travaille à temps partiel comme cuisinière dans une ambassade située non loin. Elle craint que l’arrivée des médias ne pousse les autorités à les mettre dehors, elle et sa famille.

Ce camp illégal, comme la capitale indienne en compte des dizaines, s’est développé il y a plus de vingt-cinq ans avec l’arrivée de migrants des régions voisines, trop pauvres pour louer une chambre ou un appartement. Le contraste avec l’environnement immédiat est saisissant. Le périmètre des ambassades est un écrin de verdure, de jardins luxuriants, de piscines, de pelouses fraîchement arrosées où l’eau coule sans interruption aux robinets.

Un peu plus loin, Sanjay Camp, un lacis de ruelles desservant des centaines de maisonnettes et de commerces de poche, est aussi alimenté par des camions-citernes. Les connexions rudimentaires au réseau d’eau souterrain ne suffisent pas à assurer les besoins.

La vaisselle à même le sol

Assise sur un tabouret, une femme remplit péniblement des seaux. Il n’y a pas de pression. « L’eau peut venir plusieurs fois par jour, mais on ne l’utilise pas pour boire, ni pour faire la cuisine », dit-elle, dans une ruelle où les uns font la vaisselle à même le sol, les autres la lessive ou leur toilette. Le camp est informel, mais la plupart des maisons sont raccordées au réseau électrique et possèdent des compteurs en bonne et due forme.

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