Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Olivier Véran se tourne vers la médecine esthétique, sans « quitter la politique »

Le choix de l’ancien ministre de la santé, médecin neurologue de formation, a fortement fait réagir la communauté médicale.

Le Monde avec AFP

Publié le 19 mars 2024 à 16h21, modifié le 19 mars 2024 à 16h43

Temps de Lecture 2 min.

Olivier Véran, à Paris, le 27 octobre 2021.

L’ancien ministre de la santé, Olivier Véran, médecin neurologue de formation, va se tourner vers la médecine esthétique, qu’il exercera un jour par semaine, a-t-il affirmé, mardi 19 mars, à l’Agence France-Presse (AFP), confirmant une information du quotidien Le Figaro.

M. Véran, qui a repris son mandat de député après avoir quitté le gouvernement, exercera à la clinique des Champs-Elysées, et s’est inscrit à la faculté de Créteil pour se former. « Il m’a paru extrêmement compliqué de reprendre la neurologie au CHU, d’une part parce que la discipline a très fortement évolué sur le plan thérapeutique (…), et [de] deux [parce que] je me suis très vite rendu compte en discutant notamment avec quelques patients que l’étiquette de ministre que j’ai sur le front perturbait la relation thérapeutique » avec eux, a-t-il dit à l’AFP.

Selon M. Véran, « c’est 15 % de la population adulte française qui a recours à des soins de médecine esthétique, et c’est quelque chose qui ne doit pas être dénigré ». « Il y a quand même un pourcentage de Français très important qui souffrent », que ce soit en raison d’une « cicatrice sur le visage », d’un « vieillissement accéléré lié à la ménopause » ou d’une « calvitie précoce », illustre-t-il.

Lire aussi le reportage : Article réservé à nos abonnés Contre le Rassemblement national, l’offensive solitaire d’Olivier Véran

« Quel message désastreux »

Le député de l’Isère, qui siège au groupe Renaissance, confie par ailleurs intégrer à titre bénévole deux associations, « une qui permet de faire de l’autodéfense pour les femmes [Ladies System Defense] et une autre RoseUp qui accompagne des femmes qui ont eu le cancer du sein (…) dans la réhabilitation post-cancer ». Mais il « reste député » et est loin « d’avoir quitté la politique », assure-t-il. Il réfléchit ainsi à « faire un[e sorte de] Guide du routard des villes RN », après s’être rendu dans plusieurs villes où l’extrême droite est très forte ou qui sont dirigées par ses représentants. « Il faut réexpliquer le programme, les idées, la dangerosité que représente l’extrême droite », dit-il.

L’annonce de cette reconversion a fait réagir la communauté médicale. « Quand on est neurologue, qu’il manque des neurologues (…), quand on connaît la crise sanitaire que l’on vit, avec des patients qui mettent des mois pour obtenir des rendez-vous, que ces choses-là sont les conséquences des politiques qu’a menées M. Véran, on a quand même le courage de rester dans son métier », a tancé, sur RMC, le président du syndicat de médecins UFML, Jérôme Marty.

« Evidemment, ce n’est pas pour faire de l’argent. Sans doute Olivier Véran ira exercer ce métier-là à l’hôpital et en fera profiter des indigents en travaillant en secteur 1 [sans dépassements d’honoraires] ou en étant salarié », a ironisé le syndicaliste.

« Scandaleux ! », a aussi réagi, sur X, le porte-parole de l’association des médecins urgentistes de France, Christophe Prudhomme. « Plutôt que de se former à la médecine esthétique, [Olivier] Véran aurait pu utiliser le même temps pour se remettre à niveau dans sa spécialité ». Pour le médecin et sénateur socialiste Bernard Jomier, « un ancien ministre ne peut plus être totalement libre de ses choix. Passer de la neurologie à la médecine esthétique a un sens, celui d’un choix financier. Quel message désastreux », a-t-il écrit, sur X.

Le Monde avec AFP

L’espace des contributions est réservé aux abonnés.
Abonnez-vous pour accéder à cet espace d’échange et contribuer à la discussion.
S’abonner

Contribuer

Réutiliser ce contenu

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.