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Aide à mourir : les équations complexes du gouvernement

Le projet de loi relatif à l’accompagnement des malades et de la fin de vie, présenté mercredi en conseil des ministres, s’appuie sur deux piliers, l’aide à mourir et les soins palliatifs. Malgré tous les efforts de déminage, dont l’absence des mots « euthanasie » et « suicide assisté », le débat au Parlement s’annonce clivé.

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Publié le 10 avril 2024 à 05h27, modifié le 10 avril 2024 à 16h48

Temps de Lecture 7 min.

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Catherine Vautrin reçoit Le Monde dans le grand bureau lambrissé de l’hôtel du Châtelet, rue de Grenelle, dans le 7e arrondissement de Paris, ce jeudi 4 avril. Quand soudain la ministre du travail, de la santé et des solidarités évoque ce conseil, en 2004, de Jean-Louis Borloo – lui-même alors ministre du travail –, à la jeune secrétaire d’Etat qu’elle était : « Je me souviens, j’étais sur un coin du canapé quand il m’a dit : “Tu vas jouer un match. La seule chose que tu ne sais pas, c’est quand la fin sera sifflée. Donc tu as intérêt à avoir joué le match à plein.” »

Vingt ans plus tard, et trois mois après son entrée au gouvernement en janvier, Catherine Vautrin s’apprête à jouer un match décisif pour le second quinquennat du président de la République, Emmanuel Macron, portée par l’ambition d’inscrire l’accès de l’aide à mourir dans la loi. Une partie qu’elle sait à haut risque.

Le coup d’envoi a lieu ce mercredi 10 avril. Catherine Vautrin présente en conseil des ministres le projet de loi relatif à l’accompagnement des malades et de la fin de vie, qui sera examiné à l’Assemblée nationale à partir du 27 mai.

Voilà plus d’un an et demi que le chef de l’Etat met tout en œuvre pour que soit votée ce qu’il estime être « une loi de progrès ». Son ambition est d’éviter que le débat ne s’enflamme. « Je suis assez sûr du chemin qu’on prend. Ma main ne tremble donc pas, confiait-il, le 10 mars, à Libération et à La Croix. Cette loi est nécessaire parce qu’il y a des cas qu’on ne peut pas accepter humainement dans notre pays aujourd’hui, qui font souffrir des familles, des patients, des équipes médicales. »

Pour que la réforme sociétale puisse être portée à l’actif de son bilan, encore faut-il qu’Emmanuel Macron et son gouvernement échappent à un procès : celui d’ouvrir la voie à l’aide à mourir, à défaut de pouvoir offrir aux malades qui souffrent une prise en charge en soins palliatifs. Conscient du risque et pour s’épargner ce reproche, le président de la République assortit le projet de loi d’un plan décennal de développement des soins qui apaisent la douleur physique et psychique, qu’il a rebaptisés « soins d’accompagnement ».

De « strictes conditions » d’accès à l’aide à mourir

Catherine Vautrin consacrera, mercredi, une communication spécifique à cette « stratégie décennale » dont certaines mesures sont intégrées au projet de loi. « L’enjeu est là, confiait-elle dans un entretien au Monde, le 6 avril : avant l’ouverture de l’accès à l’aide à mourir, on aura déjà augmenté l’offre de soins palliatifs, car notre stratégie est, dans les dix ans, de donner une impulsion forte, et ce, dès les trois prochaines années. »

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