Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Nouvelle-Calédonie : les pays du Pacifique Sud observent la France d’un œil critique

Très attentifs à la crise qui secoue l’archipel, les Etats insulaires de la région appellent à un retour au dialogue dans l’esprit de l’accord de Nouméa.

Par  (Sydney, correspondance)

Publié le 17 mai 2024 à 12h29, modifié le 17 mai 2024 à 17h00

Temps de Lecture 3 min.

Read in English

Article réservé aux abonnés

Un observateur extérieur aurait pu lire, dans le relatif silence des pays du Pacifique Sud sur la situation en Nouvelle-Calédonie, une forme de détachement. Ceux qui pratiquent la région ont, au contraire, remarqué que les premières prises de paroles se sont faites au plus haut niveau, par la voix des représentants des principales organisations régionales, et que chaque mot y a été soupesé pour dire l’immense attention que portent ces Etats insulaires à l’archipel et à la façon dont la France gère cette crise.

Premiers concernés, les voisins les plus proches de la Nouvelle-Calédonie, dont les populations, comme les Kanak, sont mélanésiennes. « Ces événements auraient pu être évités si le gouvernement français avait écouté et n’avait pas imposé le projet de loi constitutionnelle visant à dégeler les listes électorales, à modifier l’électorat des citoyens et à changer la répartition des sièges au Congrès », a regretté, mercredi 15 mai, le Groupe Fer de lance mélanésien (GFLM), une alliance régionale regroupant la Papouasie-Nouvelle-Guinée, le Vanuatu, les Fidji, les Salomon et le Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS). Fondée en 1988 pour soutenir la volonté de décolonisation des peuples mélanésiens, elle a appelé Paris à accepter « la proposition du FLNKS d’établir une mission de dialogue et de médiation dirigée par une personnalité de haut rang mutuellement agréée » afin d’établir une « paix durable ». Vendredi 17 mai, à l’issue de quatre nuits d’émeutes, le bilan s’élevait à cinq morts.

Le GFLM, qui s’est rangé derrière les partisans de l’indépendance lors des trois référendums sur l’autodétermination – organisés en 2018, 2020 et 2021 dans le cadre des accords de Matignon (1988), puis de Nouméa (1998) à la suite de la quasi-guerre civile qui déchira la Nouvelle-Calédonie entre 1984 et 1988 –, avait rejeté les résultats de la troisième consultation. Organisée en décembre 2021, elle avait été boycottée par les indépendantistes kanak, qui avaient appelé à son report en raison de leur impossibilité à organiser « une campagne équitable » dans le contexte de l’épidémie de Covid-19. Marquée par une abstention record, elle s’était soldée par une victoire massive du camp du non (96,49 % des voix exprimées).

Un manque de respect

Le refus des autorités françaises de différer ce scrutin avait surpris dans les Etats insulaires du Pacifique Sud, où les habitants sont très attachés au respect des pratiques ancestrales – y compris dans les archipels micronésiens et polynésiens traditionnellement moins proches du FLNKS. « Nous étions en plein milieu de la pandémie de Covid et la coutume kanak veut que lorsqu’une personne décède, on la pleure pendant un an (…). Ils ne voulaient pas participer au référendum parce qu’ils ne pouvaient pas aller à l’encontre de leur tradition et faire campagne », a encore rappelé, le 15 mai, Henry Puna, le secrétaire général du Forum des îles du Pacifique (FIP), une organisation de coopération régionale qui réunit tous les pays indépendants de l’Océanie, ainsi que la Nouvelle-Calédonie et la Polynésie française.

Il vous reste 41.63% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.