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Fin de vie : la droite presque unie pour s’opposer au projet de loi

Les députés Les Républicains sont hostiles au texte débattu à partir de lundi à l’Assemblée nationale. A l’opposition initiale des plus conservateurs sont venus s’ajouter les doutes de certains sur le projet modifié en commission.

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Publié le 27 mai 2024 à 12h00, modifié le 27 mai 2024 à 12h00

Temps de Lecture 3 min.

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Le député Les Républicains Philippe Juvin, à l’Assemblée nationale, le 6 février 2023.

Le projet de loi sur la fin de vie arrive lundi 27 mai à l’Assemblée nationale. Députée Les Républicains (LR) de Corrèze, Frédérique Meunier s’est déjà préparée à l’idée d’être « isolée dans [sa] famille politique » lors des discussions dans l’Hémicycle. A rebours de la majorité de son groupe, l’élue dit avoir changé d’avis sur le sujet pour avoir participé pendant deux ans au groupe de travail parlementaire. « Auparavant, j’étais très mal à l’aise de parler de droit à mourir, mais à l’écoute des différents témoignages, j’ai compris qu’il fallait entendre cette demande », dit-elle.

Des sept députés LR présents en commission spéciale, Mme Meunier a été la seule à soutenir les principaux changements voulus par la gauche et une partie de la majorité avant le vote du texte à main levée dans la nuit du 17 au 18 mai. « Pour en avoir discuté avec certains indécis dans mon groupe, ce qui s’est déroulé en commission va les faire basculer vers un vote contre », annonce de son côté la députée du Doubs Annie Genevard.

Très hostile au texte initial, la secrétaire générale de LR avait fait part en commission de sa « sidération » sur le changement des conditions requises pour avoir accès à cette aide à mourir. « Un verrou essentiel saute quand le pronostic vital engagé à court ou moyen terme est remplacé par la notion d’affection en phase avancée ou terminale », avance-t-elle.

Avec ce nouveau critère, certains dénoncent une acceptation beaucoup trop large. « On est passé à autre chose, déplore Philippe Juvin, député des Hauts-de-Seine et médecin. Le diabète, par exemple. C’est incurable, on ne sait pas le guérir et vous pouvez être en phase avancée. Cette définition choisie pour se débarrasser du terme moyen terme qui posait problème est pire car elle ouvre le champ de la fin de vie à des gens qui ne vont pas mourir de leur maladie. »

Le texte « s’est déséquilibré »

A droite, les plus farouches détracteurs dénoncent même « une rupture anthropologique et éthique », à l’image du député du Bas-Rhin Patrick Hetzel. Un pas en avant vers un droit à l’euthanasie qui ne dirait pas son nom. La sémantique n’est pas un détail, selon Anne-Laure Blin. « Avec ce texte, clairement on change de paradigme, regrette l’élue du Maine-et-Loire. Mais sans le dire car jamais ni les mots de suicide assisté ou d’euthanasie ne sont employés. A l’évidence, certains veulent mettre en place ce qui se fait en Suisse ou en Belgique. Il faut assumer ! »

Pour la ligne la plus conservatrice du groupe LR, l’épisode de la commission spéciale montre bien que « les militants de la cause voudront toujours aller plus loin », avance Mme Blin. « D’ailleurs, lorsque l’on regarde ce qui se fait dans d’autres pays, on voit bien qu’il y a risque de dérives. En réalité, il ne peut exister de “garde-fous”, comme l’a d’ailleurs démontré la commission spéciale en à peine cinq jours », poursuit-elle.

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